Génocide arménien : La députée Valérie Boyer menacée de mort

Après le piratage de son site internet par des militants pro-Turquie dimanche, la députée UMP Valérie Boyer, à l’origine du texte de loi sur la pénalisation de la négation du génocide arménien, a reçu des menaces de mort et de viol.

La tension est toujours palpable. Le site Internet de Valérie Boyer a été piraté dimanche par des militants pro-Tuquie. De plus, des menaces auraient été proférées à l’encontre de la députée UMP à l’originie du texte condamnant la négation du génocide arménien, Votée il y a trois jours par le Parlement, la loi pénalisant la négation du génocide arménien fait couler beaucoup d’encre et a fait naître des tensions entre la France et la Turquie.

Voilà ce qu’on pouvait lire sur le site de Valérie Boyer, hacké par des militants pro-Turquie. « Vous, les Français, êtes tellement pitoyables et pathétiques que vous ne tenez pas compte des vérités pour obtenir des voix », ont déclaré les activistes en turc et en anglais. On pouvait également lire sur le site, actuellement indisponible : « Votre parlement devrait avant tout parler du génocide, qui est un crime contre l’humanité, que vous avez commis en Algérie. Vous êtes un pays à ce point respectueux de la liberté d’opinion que vous mettez en prison toute personne qui dit la vérité en disant qu’il n’y pas de génocide arménien ».

 

 

« Vous, la diaspora arménienne, êtes tellement lâches que vous n’avez pas le cran d’ouvrir les archives arméniennes et de faire face à la vérité », ont-ils ajouté. En réaction, Valérie Boyer a également indiqué avoir reçu des menaces et devrait porter plainte. « Je me dois de déposer une plainte, ce que je ferai. Cette façon de procéder ne peut que nous conforter à la fois dans nos convictions et dans notre résolution. C’est quand même totalement paradoxal d’être l’auteur et le rapporteur d’un texte qui parle de droits de l’homme, de dignité humaine, de reconnaissance et de protection des plus faibles, et légiférer sous la menace, se faire menacer par un État étranger et ensuite subir des menaces personnelles, extrêmement graves », a-t-elle justifié. « Des menaces de mort, des menaces de viol, des menaces de destruction, des injures et des insultes, je trouve ça très choquant », a ajouté la député UMP.

Dans la foulée du Premier ministre Recep Erdogan, c’est le vice-Premier ministre turc, Ali Babacan, qui s’en est pris à Nicolas Sarkozy, dimanche 25 décembre. Il l’a accusé d’avoir manqué à sa promesse selon laquelle le Parlement français ne voterait pas une telle loi : « [Tenir] une promesse est très important en politique. Lorsqu’une promesse est faite par un homme d’Etat, elle lie l’Etat et le pays », a-t-il souligné.

La veille du vote du texte, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, avait déjà affirmé que le chef d’Etat français avait fait cette promesse « par l’intermédiaire de son conseiller Jean-David Levitte ».


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés