Libye : les droits des femmes en danger

Le président du Conseil national de transition (CNT) Mustapha Abdel Jalil a annoncé ce dimancje à Benghazi, où la libération de la Libye a été proclamée, que la législation du pays sera fondée sur la charia (loi islamique). 

À la mi-septembre, le chef des autorités de transition avait déjà affirmé que l’islam serait la principale source de législation dans la nouvelle Libye en rejetant toute « idéologie extrémiste ». Dimanche, il a cité en exemple la loi sur le divorce et le mariage qui, sous le régime de Muammar Kadhafi, interdisait la polygamie et autorisait le divorce. « Par exemple, la loi sur le divorce et le mariage (…), cette loi est contraire à la charia et elle n’est plus en vigueur », a indiqué Mustapha Abdel Jalil.

En France, suite à l’annonce de la mort du despote Mouammar Kadhafi, rares sont ceux dans cette effervescence médiatique, à avoir commenté le devenir politique des femmes. Nahalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à l’élection présidentielle, a estimé ce lundi dans un communiqué que le nouveau régime libyen, « qui annonce déjà son intention d’opprimer les femmes, ne vaudra sans doute pas mieux » que celui de Mouammar Kadhafi, qu’elle qualifie de « dictature infâme »« Que Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition, soit l’ancien ministre de la justice de la dictature, en dit long sur ce que la population libyenne peut espérer de cette ‘libération' », écrit Mme Arthaud.

Pour la candidate de LO à l’élection présidentielle, si la loi coranique devient la principale source du droit dans la Libye post-Kadhafi, les femmes libyennes seront« tenues à l’écart » de « certaines mesures de démocratisation » et « les toutes premières lois annoncées constituent un bond en arrière de 40 ans » pour elles : « Le divorce sera interdit, et la polygamie restaurée », souligne-t-elle. Elle a ajouté : « Quant aux pays impérialistes qui ont pilonné la Libye pendant des mois en vue designer de bons contrats pour leurs multinationales, ils se moquent autant du sort des femmes libyennes qu’ils se moquaient de celui des opposants sous Kadhafi ».

Après l’annonce dimanche de la réintroduction de la charia dans ce pays, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que la France sera « vigilante » sur le respect des droits de l’Homme et notamment de l’égalité entre les hommes et les femmes en Libye. « La Libye vit aujourd’hui une période de transition qui suscite un immense espoir. C’est à la suite d’élections libres que seront déterminées les lois de la future Libye. Il appartient au peuple libyen de définir les principes de sa démocratie », a ajouté le porte-parole. Les prochaines semaines seront déterminantes pour la construction de la démocratie et espérons que l’espoir suscité par la libération du pays soit en pratique égal pour tous les citoyens. L’avenir politique des femmes libyennes, qui ont acquis des nombreux droits ces dernières années, en dépend. 

 


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