Le couple Sarkozy-Merkel de nouveau uni pour la cause européenne

On disait du couple franco-allemand qu’il battait de l’aile. Il est revenu plus soudé que jamais, ce dimanche 31 mai, pour appeler les Européens à voter le 7 juin.

L’axe Paris-Berlin se mobilise à travers un texte commun publié dans ses quotidiens dominicaux de référence : le JDD et Die Welt am Sonntag. Un texte qui appelle tous les Européens à voter pour la construction d’une Europe plus forte contre la crise. Car si les deux partis, incarnés par nos leaders européens, sont assurés grands vainqueurs des élections européennes dans leurs pays respectifs, ce n’est pas le cas de l’élection pour laquelle on prédit un taux d’abstention record (plus de 50% en France). Si cette hécatombe – devenue désormais traditionnelle – venait encore une fois à se réaliser, c’est tout le projet de construction européenne qui perdrait de sa légitimité.
A une semaine des élections, nos deux leaders ont sorti le grand jeu pour mobiliser abstentionnistes et eurosceptiques dans un texte qui fait figure de véritable programme commun. En voici les grandes lignes.

Pour un « capitalisme moralisé »
A trois semaines du prochain Conseil européen des 18 et 19 juin, l’axe Paris-Berlin appelle à une régulation du secteur financier imminente. « Sur les fonds spéculatifs, les paradis fiscaux, la rémunération des dirigeants et des opérateurs financiers, nous voulons une Europe exemplaire ». Ils en profitent également pour envoyer un avertissement à la Commission : « nous refusons une Europe bureaucratique qui applique mécaniquement des règles tatillonnes et qui se méfie du changement ». « Les deux capitales n’ont manifestement pas digéré la partie de bras de fer avec Bruxelles sur leur plan d’aide aux banques », analyse le quotidien Libération.

Pour une Europe où riment écologie et puissance
A six mois du sommet de Copenhague sur l’après-protocole de Kyoto, les deuxgrands promettent de veiller à ce que les engagements européens sansqu’ils ne pénalisent pour autant l’industrie européenne. « Si nos partenaires internationaux refusent de s’associer à nos efforts, nous sommes déterminés à prendre des mesures pour protéger l’industrie européenne », écrivent-ils.

Pour une régulation de la concurrence
Autre cheval de bataille : la régulation du principe de libre concurrence. Si les pays européens sont tenus de suivre des règles strictes en matière de concurrence, ce n’est pas le cas de pays comme les Etats-Unis et la Chine, qui prônent le système de libre concurrence à l’extérieur mais s’appliquent un protectionnisme déloyal à l’intérieur. Sarkozy et Merkel demandent ainsi la mise en place d’un « dispositif efficace » de surveillance des aides publiques au niveau de l’Organisation mondiale du commerce, pour empêcher des pays non européens de créer une situation de concurrence déloyale en accordant des « subventions excessives » à leurs entreprises. Tant que ce dispositif international ne sera pas en place, l’UE doit envisager des solutions européennes provisoires, ajoutent la chancelière allemande et le président français.

Pour une Europe aux frontières définies
En se prononçant pour une Europe aux cadres définis – chose qui n’a jamais été faite depuis le début de la construction européenne -, les analystes ont clairement vu une référence à l’entrée de la Turquie dans l’UE, considérée comme malvenue. « L’UE a besoin de frontières. Un élargissement illimité n’est pas possible ».


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