Le plan d'urgence pour les jeunes: plan de sauvetage ou bouée à la mer?

Décrié pour ses actions, dirigées exclusivement en faveur des entreprises, le gouvernement dévoilait « son plan d’urgence pour les jeunes« .Un plan qui fait le pari des contrats dits « professionnalisants », afin de créer de l’emploi pour 700 000 jeunes d’ici à mai 2010. Ambitieux sur le papier mais frileux dans les faits, jugent ses détracteurs.

Alerte rouge pour l’emploi jeune
Le chômage des jeunes a toujours été un fléau en France. Avec la crise, elle atteint des records particulièrement inquiétants. Le taux de chômage des jeunes aurait bondi de 32% en un an et toucherait cette tranche d’âge deux fois plus que la moyenne. La jeunesse française est donc en première ligne sur le front de cette crise. Avec un monde étudiant solidaire de la fronde des universitaires et un marché du travail, insolvable pour les dizaines de milliers de jeunes diplômés débarquant sur le marché cet été, l’exécutif a donc décidé de prendre les devants face au « risque insurrectionnel » annoncé par les syndicats.

« Investissons dans la formation pour investir dans l’avenir »

Telle est la ligne défensive de l’Elysée, qui mise sur les contrats professionnalisants. La formule a fait ses preuves et monte en puissance depuis quelques années. « Exit donc les projets de « rupture », les pistes mises sur la table ont un air de déjà-vu », soulignent Les Echos.
Mais l’objectif reste de taille: « faciliter l’embauche de 700 000 jeunes d’ici à mai 2010 ». L’Etat se dit prêt à donner un coup de pouce de 1 milliard d’euros pour booster les contrats d’apprentissage et de professionnalisation, dont le nombre a chuté de 30% depuis le début 2009.

Ainsi, les entreprises qui recruteront un jeune en apprentissage avant le 30 juin 2010, seront exemptés de toute charge pendant un an. De même, ceux qui recruteront un de leur stagiaire en CDI avant la fin septembre, toucheront un chèque de l’Etat de 3 000 euros. Une pensée va notamment aux stagiaires, qui seront désormais rémunérés pour les stages de plus de deux mois (contre les trois mois minimums).

« Du neuf avec du vieux », s’esclaffe-t-on au PS

Chez les syndicats comme dans la gauche, on juge ces efforts nettement insuffisants: « On subventionne une nouvelle fois les entreprises sans contrepartie en terme d’embauche ». Les critiques sont plus vives encore à l’UNEF, la première organisation étudiante, qui se dit très « déçue ». « Ce plan ne sort pas de l’idée selon laquelle il faut dédommager les entreprises qui embauchent des jeunes, alors qu’il y avait un besoin d’une rupture avec cette idée selon laquelle les jeunes sont une charge et des sous-salariés ». Seul le patronat, au premier rang duquel le président du MEDEF, Laurence Parisot, a accueilli ce plan avec une « approbation sans réserve ».


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