Angolagate : Les peines sont tombées

Les condamnations concernant l’affaire de l’Angolagate ont été annoncées hier. Au centre de ce scandale de vente d’armes, de nombreux hommes d’influence dont Charles Pasqua qui tente une contre-attaque.

L’Angolate est une sale affaire se déroulant entre 1993 et 1998. Des hommes politiques importants de l’époque ont ainsi participé à la vente d’armes soviétiques et françaises pour 790 millions de dollars, au gouvernement angolais de José Eduardo dos Santos. A l’époque, le pays africain subissait juste la reprise d’une guerre civile très meurtrière. Un marché astronomique où nombreux ont été les acteurs touchant des commissions. 

 

6 ans pour Falcon et Gaydamak 

Principal intermédiaire des ventes, Pierre Falcone – qui a écouté sa sentence les yeux fermés sur le banc des accusés – a écopé de six ans de prison ferme. Son collègue, Arcadi Gaydamak s’est vu infligé la même peine. Les deux hommes devront sen outre s’acquitter de coquettes sommes au fisc ainsi qu’aux parties civiles. Leurs avocats ont bien sûr annoncé qu’ils feraient appel de cette condamnation « totalement démesurée. » L’appel est suspensif. 

 

Pasqua réclame la levée du secret-défense

D’autres personnalités plus célèbres sont aussi impliquées. Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur à l’époque des faits, vient ainsi d’écoper de la première peine de prison de sa carrière. Le cofondateur du RPR a pris trois ans dont une année ferme pour « trafic d’influence ». Une condamnation qu’il n’est visiblement pas prêt d’accepter. Hier sur France 2, Charles Pasqua dénonçait: « «Le président de la République (de l’époque) était au courant de l’affaire de ventes d’armes à l’Angola (…) Le Premier ministre était au courant, la plupart des ministres aussi (…) je crois que le moment est venu de mettre les choses au clair. » L’actuel sénateur a même été encore plus loin : « Je demande au président de la République de lever le secret-défense sur toutes les ventes d’armes, sur toutes ces opérations qui ont été réalisées à l’étranger afin que l’on sache s’il y a eu des retours de commissions en France et qui en a bénéficié. »Lui aussi a annoncé son intention de faire appel du verdict le concernant. 

 

L’Angola n’a jamais jugé les responsables

L’autre grand nom de cette affaire, Jean-Christophe Mitterrand – un autre exemple de fils de président – a lui été condamné à deux ans de prison avec sursis. D’autres personnalités comme Jacques Attali ou le magistrat Georges Fenech ont été relaxées. 

Si l’Angola a toujours refusé de juger les responsables de son pays, la France tente de mettre les coupables de cet énorme trafic d’armes devant leurs responsabilités. Enfin. Car l’Angolagate, ce sont des millions de dollars mais surtout, des milliers de morts. 


 


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