Homophobie: La Sexion d’Assaut a une bonne raison d’être « désolée »

Vous avez forcément entendu le refrain hyper connu du groupe de rap français Sexion d’Assaut : « Papa, maman, les gars, désolé, j’ressens comme une envie d’m’isoler ». Le groupe devrait peut-être écouter ses propres conseils, suite à ses récentes déclarations homophobes.

Repris par une grande majorité d’adolescents, de radios et de chaines musicales en France, les morceaux de ce groupe me sortent par les yeux. Pas vous ? Et je vous avoue que je n’ai pas du tout aimé leur album L’école des points vitaux. Si c’est ça le rap français d’aujourd’hui…

Oui, je ne comprends pas l’effervescence populaire autour de cet album. Oui, j’éteins la radio lorsque j’entends Casquette à l’envers, Désolé ou encore Wati By Night. Et surtout, ça me fait doucement rigoler de voir la multiplication des « Wati B » (le label de Sexion d’Assaut) dans le nom des personnes que Facebook me conseille d’ajouter comme amis. Non mais et puis quoi encore ?

Bon, je m’emporte, ce n’est pas le sujet de départ. Si Sexion d’Assaut fait l’objet de cet édito, c’est pour ses propos homophobes dans la presse. « Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu’on est homophobes à cent pour cent et qu’on l’assume », cette déclaration vient d’un membre du groupe, Lefa, dans le magazine International Hip Hop de juin 2010. Et d’autres preuves tirées de leurs différents morceaux, dont la plus violente est : « Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse les morts, retrouvés sur le périphérique » (Maître Gims sur le titre On t’a humilié). C’est ça l’exemple pour les prochaines générations ? Woaw.

Lefa s’est excusé et défendu d’une manière assez… humoristique. « Les propos, que je reconnais avoir tenus, ne sont effectivement pas acceptables et je tiens avant tout à m’en excuser auprès des gens que j’aurais pu blesser. Je me suis rendu compte en vérifiant la signification du mot «homophobie» que j’avais sorti une connerie plus grosse que moi. C’est vrai que j’ai grandi dans l’ignorance de ce que ce terme signifie vraiment. Mais ni moi ni le groupe ne sommes homophobes. L’homosexualité est quelque chose qui est très loin de nous, qui avons grandi dans un milieu macho, et on utilise des mots qui s’y rapportent à tout bout de champ, sans forcément tous les maitriser ». Bah voyons, n’est-ce-pas ironique pour un rappeur de ne pas connaitre le sens d’un mot qu’il emploie ? Surtout que sa déclaration est clairement la définition de l’homophobie (« on a beaucoup attaqué les homosexuels »). Dites, ça me rappelle les mensonges d’Eric Woerth, ça.

Conséquences directes de cette polémique, les annulations de concerts (Caen, Angers, peut-être aussi le Zénith et Bercy). Même NRJ a suspendu son partenariat avec le groupe, qui est cependant toujours en lice pour représenter la France lors des MTV European Music Awards. La France représentée par un groupe homophobe, vous imaginez ?

Je commence d’ailleurs à me demander s’ils n’ont pas choisi le nom du groupe pour s’imaginer être un commando d’action contre les homosexuels. Qui sait ?

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