Takashi Murakami à Versailles: l’exposition qui choque (ou pas)

Décidément, les puristes du château de Versailles ne veulent pas d’exposition d’art contemporain. Après celle, très controversée, de l’américain Jeff Koons en 2008 ; puis, dans un autre style, l’exposition du français Xavier Veilhan en 2009 ; c’est au tour du plasticien  japonais Takashi Murakami de subir les foudres des amoureux de la demeure royale.

Deux collectifs que l’on pourrait qualifier de « SPCV » (comprenez « la Société Protectrice du Château de Versailles ») ne veulent pas voir d’art contemporain dans les appartements royaux. En effet, la Coordination défense de Versailles et Versailles mon amour ont appelé à manifester devant le château le mardi 14 septembre, date du lancement de l’exposition en question, afin de l’empêcher. L’un d’eux envisage même une attaque en justice. En gros, ils ne peuvent pas voir l’art contemporain en peinture (ahah).

Mais qu’est-ce que cette exposition a de si spécial pour être ainsi critiquée ?

Bah justement…. Pas grand-chose, à part la confrontation de deux styles opposés. Ah bah oui, j’ai oublié de préciser le thème de l’exposition. Les œuvres de Murakami sont fortement inspirées des mangas, et de l’univers kawaii (mignon) japonais. Il faut avouer que de voir des sculptures de fleurs souriantes, de champignons multicolores, de monstres gentils, de Bouddha et de personnages sortis de mangas est très rare dans le palais royal. Mais de là à qualifier l’évènement de « haute trahison culturelle » et d’appeler à « préserver Versailles de la barbarie », propos tenus par le fondateur de la Coordination, c’est quand même –un peu – exagéré.

Surtout que cette fois-ci, contrairement en 2008, Versailles a bien fait attention à ne pas exposer d’œuvres à connotation pornographique ou macabre qui pourraient heurter la sensibilité du public.

Côté symbolique, l’artiste japonais se sert de ses créations afin de critiquer les codes de la société japonaise d’aujourd’hui. Il détourne parfois des œuvres très connues de l’art nippon, afin d’inventer son propre Empire. Plus généralement, il s’inspire des dérèglements du monde moderne. Et ça marche : c’est désormais l’un des artistes contemporains les plus côtés au monde. Il a collaboré avec la marque de luxe Louis Vuitton en 2004, par exemple.

Cette exposition sera la première grande rétrospective en France de Takashi Murakami. Environ vingt œuvres (sculptures et peintures) seront présentées dans quinze salles du château, notamment la Galerie des Glaces. Vous avez jusqu’au 12 décembre 2010 pour vous faire votre propre avis à propos de cet évènement. N’hésitez pas, c’est gratuit pour les étudiants.

Cette exposition vous choque-t-elle? Donnez-nous vos avis en commentant!


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés