Ecole saint Hilaire, le projet Lotus, en association avec l’Ecole des Mines d’Alès

La directrice pédagogique Charline Georges a répondu aux questions de Campus Mag’ à propos d’un projet pédagogique original et à vocation environnementale mis en place par l’Ecole Saint-Hilaire.

CM : L’Ecole Saint-Hilaire est à l’origine d’une initiative pédagogique unique en France, pouvez-vous nous en dévoiler le contenu?

L’Ecole Saint Hilaire est un lycée pour enfant à besoins particuliers (précoces, Haut-Potentiels, EIP et tous les « dys » associés à la précocité intellectuelle) mais aussi une prépa BCPST (maths sup, maths spé en biologie). Nous avons l’habitude dans le lycée de développer une pédagogie de projet dont le but est de mettre la pensée en action pour révéler les potentialités de chaque élève. Cette fois nous avons décidé de faire réfléchir et agir nos élèves, du lycée et de la prépa, sur des innovations majeures pouvant changer nos manières de penser nos responsabilités environnementales et ce autour de la course automobile. 

CM : Comment faites-vous rimer course automobile et responsabilités environnementales?

Nous avons choisi deux axes d’attaque : les biocarburants de troisième génération dont nous pensons qu’ils sont l’avenir de la mobilité routière et  aussi les matériaux dont sont faits les intérieurs des véhicules  souvent à base de pétrole (les plastiques) ou de matières premières animales ( les cuirs).  En utilisant des biocarburants dont le bilan carbone est neutre et en mettant en place des cuirs de fleur pour garnir les intérieurs auto nous rendons l’automobile éco-friendly. La course automobile, lieu d’excellence technologique,  est celui où nous avons décidé de porter le fer, pour que nos élèves soient des acteurs  d’un monde où le développement ne se fera pas au détriment des générations futures.

CM : C’est un projet très ambitieux et on l’imagine volontiers, très onéreux! Quels moyens sont à votre disposition pour le mettre  place?

Un des objectifs de la pédagogie de projet est de montrer à nos élèves qu’avec très peu de moyens on peut monter des entreprises d’envergure internationale. Il suffit pour cela de susciter les bonnes volontés et ces dernières, croyez-moi,  ne manquent pas. Pour mener à bien notre projet nous nous sommes associés à l’Ecole des Mines d’Alès qui est la véritable pionnière  en la matière puisqu’elle déploie depuis des années  des trésors d’ingéniosité pour engager des véhicules de course à faible émission de CO2 dans les grands rallyes  comme celui de Monte-Carlo  ou des Cévennes.  Nous bénéficions de leur expérience mécanique et leur apportons notre expertise en matière biologique. Cela permet par ailleurs à nos élèves de prépa  BCPST d’entrer dans le monde qui sera le leur, celui des élèves ingénieur d’une grande école française accessible par le concours G2E notamment.

CM: Concrètement, de quelle manière l’Ecole des Mines d’Alès soutient-elle votre  projet?

Pour mettre nos idées en action l’Ecole Saint Hilaire a fait l’acquisition d’une Lotus Elise S3 que nous mettons à la disposition des Mines pour participer à des évènements à forte portée médiatique. Notre voiture est devenue flexfuel  (elle peut  fonctionner au SP95 et à l’éthanol indifféremment)  grâce à l’association des élèves des Mines  le « Cévennes Car Club ».  De notre côté, si les élèves de prépa vont devoir réfléchir sur le cycle carbone et les alternatives de biocarburants en liaison avec les acteurs de cette industrie naissante, nous comptons orienter les lycéens vers des actions de sponsoring et de crowdfunding pour les sections économiques et sociales et faire participer les sections scientifiques à la réflexion sur les biocarburants  au programme au baccalauréat. Nos travaux seront mis à la disposition de l’association des Mines pour étoffer le travail qu’ils réalisent déjà à Alès.  Tout le monde est gagnant, nos actions se complètent à merveille pour le plus grand bonheur des élèves  des deux écoles qui adorent ce projet.

Quels autres soutiens  avez-vous reçus?

L’organisation américaine PETA qui défend les droits des animaux à l’échelle mondiale a noté tout l’intérêt de notre démarche consistant à faire l’intérieur de notre Lotus en cuir vegan ( sans matière animale). Ils ont été formidables en mettant en œuvre pour notre compte tout leur réseau de relation ce qui nous a permis de trouver des fournisseurs (Sommers par exemple, société américaine pionnière dans le cuir vegan, nous a envoyé des échantillons  pour refaire le tableau de bord et les montants de porte de la Lotus ).   Nous démontrerons  ainsi que le luxe d’un cuir souple, durable, ductile  est accessible à l’exclusion de toute souffrance animale.  A ce titre, le Staff de PETA cherche à nous mettre en contact avec l’équipe du professeur Richard Wool, récemment décédé et véritable bienfaiteur de la cause animale, nous ayant légué une innovation disruptive : le cuir de fleur dépourvu de substance animale et ne nécessitant pas de produits  chimiques avec répercutions environnementales.  Nous souhaitons ardemment  recevoir des échantillons de ce cuir afin de recouvrir les sièges de notre Lotus.  Aux dernières nouvelles, nous devrions être mis en contact avec  des membres de l’Université du Delaware pour que notre projet aboutisse.

Comment est perçue votre approche par vos élèves?

Les enfants précoces ont besoin de combiner plusieurs matières pour satisfaire l’insatiabilité de leur esprit , de plus il  est nécessaire, pour qu’ils ne se perdent pas  dans les méandres de leur intellectualité, de faire déboucher leurs spéculations sur une action. Ayant soifs de justice et d’harmonie, ils sont heureux de participer à un projet qui démontre que l’on peut combiner croissance économique et développement durable.
Les élèves de prépa BCPST  trouvent dans ce projet un avant goût de ce que sera leur vie d’étudiants et  leur avenir professionnel. Travailler avec des élèves de l’Ecole des Mines, rencontrer des industriels, des laboratoires, des universitaires américains, agir dans le monde des biotechnologies , intervenir auprès de décideurs, tout cela constitue les prémices de leur futur métier de sentinelles  de l’écosystème .   Nous imaginons volontiers que cela dopera leur investissement  dans leur quotidien  scolaire, fait de cours de TP de TIPE de biologie, de physique, de mathématiques et de chimie, s’ils en comprennent la finalité …

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Quelle est la prochaine étape de votre projet?

Nous comptons organiser une fête sur le Circuit de l’Ouest Parisien le 18 mai, date à laquelle nous dévoilerons notre projet  « Zéro CO2 » et « Zéro Souffrance Animale » présenterons notre Lotus Flexfuel à la presse.  Grande journée s’il en est  puisqu’elle mettra en perspective l’action de nos élèves   en face des risques environnementaux . Comment porter une  telle charge avec aisance? Il suffit  d’un projet, le nôtre, celui de l’École des Mines et de l’École Saint-Hilaire,  offrant des outils  autorisant que l’on regarde le futur avec confiance.


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