Cours Thalès : préparer ses études supérieures dès le lycée

Professeur agrégé de Physique, Edouard Morice a enseigné pendant dix années dans un lycée situé dans la zone d’éducation prioritaire (ZEP) de Montreuil. Son expérience faisant, il note un décalage entre les exigences demandées au baccalauréat et celles émanant des études supérieures. Un constat qui le pousse à créer en 2007 Cours Thalès, un organisme indépendant de l’Education Nationale, et initialement destiné aux étudiants de classes prépa, puis, peu à peu, aux bacheliers afin de « préparer plus que le baccalauréat » comme le dit Edouard Morice. A l’heure actuelle, Cours Thalès compte 150 professeurs souhaitant enseigner autrement, et 3000 élèves effectuant ou ayant effectué des stages en son sein. 

Basé pour le moment à  Paris, Edouard Morice compte étendre ce dispositif en Province, à commencer par la ville de Nantes à la rentrée prochaine. 

La rédaction de Planète Campus a souhaité en connaître davantage sur Cours Thalès…

 

Rencontre. 

 

Quel a été votre constat en tant qu’enseignant à l’Education Nationale ? 

J’ai été déçu par les conditions d’enseignement actuelles. J’avais l’impression de ne pas être dans des conditions qui permettent d’aller au bout des choses, de préparer les élèves correctement. Il y a de nombreuses difficultés auxquelles les enseignants sont confrontés. La plus importante étant, selon moi, celle d’un baccalauréat dont les exigences sont en décalage croissant avec celles du supérieur. Or, pour la plupart des élèves, l’objectif numéro 1 du lycée, c’est le Bac ! Donc, si on consacre toutes ses années de lycée à préparer uniquement son Bac, on s’expose à un retour de bâton assez violent par la suite, notamment dans les filières les plus sélectives : les classes prépa, la médecine, le concours de Sciences Po etc. La plupart de ces cursus demandent davantage que ce qui est demandé aux élèves au baccalauréat. 

Autrefois, quand on préparait le baccalauréat, on se préparait indirectement à la suite. Je crois pouvoir dire que ça n’est plus le cas. On ne compte plus les mentions Très Bien au Bac qui échouent en 1ère année de médecine ou en classe prépa.

Il est toutefois difficile d’expliquer à des élèves que le Bac c’est bien, mais qu’il faut aussi se préparer pour la suite. Et, c’est une chose que beaucoup d’entre eux ont du mal à entendre… Pourquoi ? En partie parce qu’il est simple d’obtenir ce diplôme sans un travail de fond. On est, tout de même, à 92 % de réussite au Bac S par exemple (moyenne nationale)… Les élèves constatant le peu d’efforts à fournir pour l’avoir ont du mal, du coup, à se mettre « réellement » au travail pour ce qui suit. Ceux qui en pâtissent le plus de ces conditions défavorables sont les élèves des établissements situés dans des quartiers difficiles… C’est pourquoi j’ai eu la volonté de proposer une gamme de cours complétant la préparation au Lycée dans la perspective des études supérieures et de façon très ciblée. Indirectement, les retombées sur les résultats au Bac sont excellents de par le niveau de maîtrise acquis.

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Justement, que sont les Cours Thalès ? Comment se déroulent vos stages ? 

150 professeurs enseignant dans des lycées ou dans des classes prépa animent nos différents stages à Cours Thalès. Ils sont destinés à se préparer plus à ce qui va suivre le Bac. Par exemple, on propose des cours préparant à l’entrée de première année de médecine. Pour élément de comparaison afin de se rendre compte du décalage que j’évoquais tout à l’heure, on a 92 % de réussite au Bac S contre 11% de réussite en première année de médecine. Des chiffres qui posent question… Les élèves ont tout intérêt à profiter de leur année de terminale pour se préparer pour leur première année de médecine et mettre toutes les chances de leur côté.

Nous proposons également des stages « Objectif Prépa » destinés à augmenter son niveau en vue d’une entrée en classe prépa aux grandes écoles. On a pu constater que ces mêmes stages que nous proposions sont également proposés par des lycées réputés comme le lycée Henri IV. Ce qui confirme que même à Henri IV, les élèves ne peuvent se contenter de préparer leur Bac pour réussir ensuite. 

On prépare aussi, bien sûr, au Bac. Mais là, l’objectif n’est plus, seulement, d’obtenir son Bac, mais de décrocher une mention (100% de nos élèves ont obtenu leur Bac l’an passé). 

Cours Thalès propose, de surcroît, des préparations aux concours que l’on passe pendant l’année de terminale (ex : Sciences Po, concours d’écoles de commerce ou d’ingénieurs post Bac, etc.). Le concours Sciences Po demande, par exemple, beaucoup plus aux élèves que les sujets de Bac auxquels les élèves sont habitués.

Tous ces stages s’articulent sur toute l’année pendant les vacances scolaires.

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Qu’en est-il de l’aspect financier de ces stages ? Quels sont les tarifs ? 

Nous avons une réelle volonté de rendre accessible ces stages au plus grand nombre. Bien que nous ayons des coûts incompressibles (notamment, la rémunération des professeurs qui est pour nous un moyen de recruter les meilleurs), nous essayons de prendre en compte les moyens financiers des familles dont sont issus ces élèves. On propose, par exemple, jusqu’à 30% de remise sur les stages pour les boursiers à l’échelon le plus élevé. 

Parfois, des associations nous envoient des élèves et prennent en charge, partiellement ou totalement, leurs frais de stage. 

Propos recueillis par Latifa El Houari. 


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