Formation étudiante: Les métiers artistiques

Les métiers artistiques fascinent. Qui n’a jamais rêvé de vivre de sa passion ?… Mais du patrimoine aux arts du spectacle en passant par l’artisanat, l’apprentissage est souvent long et les places rares. Voici quelques clés, quelques pistes, quelques conseils pour celles et ceux qui ont la vocation.

Données chiffrées

L’exception culturelle française porte bien son nom : la France est un des pays les plus riches au monde en ce qui concerne le patrimoine artistique. Forte de 38 000 entreprises employant près de 150 000 personnes (donc 30 000 artisans) pour un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros en 2006, elle rayonne également à l’étranger avec un chiffre d’affaires à l’export de 637 millions d’euros. Et selon l’Institut National des Métiers d’Art, 19 secteurs différents regroupent 217 métiers.

Mais derrière ces nombres se trouve une réalité un peu moins glorieuse : il est très difficile et assez rare de vivre de son art. Par exemple, seuls 5% des artistes plasticiens vivent de leurs créations. Sans parler de la crise de l’intermittence du spectacle…

Des professions diverses et variées

Les métiers artistiques se divisent en deux catégories bien distinctes : l’art et l’artisanat. Pour l’un comme pour l’autre, la vocation et la passion sont des conditions nécessaires pour intégrer et réussir une formation. On ne s’improvise pas créatif : on l’est. Ensuite, l’assiduité, le talent, mais aussi et surtout le travail et la chance sont des atouts majeurs et indispensables.

Cela dit, il y a des places à prendre dans chaque secteur : l’art floral, les arts du spectacle, les arts et traditions populaires, les arts graphiques, les arts mécaniques/jeux/jouets, la bijouterie/joaillerie/orfèvrerie/horlogerie, le bois, le cuir, la décoration, la facture instrumentale, le luminaire, le métal, l’architecture, la mode, la pierre, la tabletterie, la terre, le textile et le verre ont besoin de jeunes talents pour perpétuer un précieux savoir-faire.

Si les professions de chanteur et d’acteur sont évidemment les plus connues et les plus prisées, il en existe d’autres beaucoup plus pointues mais non moins passionnantes : parurier floral, perruquier-posticheur, fabricant et restaurateur de manèges, infographiste, marionnettiste, glypticien, pipier, fourreur, staffeur-stucateur, luthier, armurier, coutelier, ardoisier, modéliste, tailleur de pierre, boutonnier, santonnier, tisserand, restaurateur de vitraux, etc.

Les débouchés

S’il y a beaucoup d’appelés pour peu d’élus dans l’art, l’artisanat élit en général tous ses appelés. Parmi les créatifs, ceux qui s’insèrent le mieux sur le marché du travail sont ceux qui se tournent vers la communication, le marketing, la publicité, et l’industrie. Les artistes considèrent en général ces secteurs comme vendre son âme au diable puisqu’il s’agit de créer pour générer des profits, mais les faits sont là : ils recrutent.

Chez les profils plus artisans, le bâtiment et l’ameublement sont prometteurs de belles carrières : les métiers les plus recherchés sont les tailleurs de pierre, les graveurs, les sculpteurs, les ébénistes, les tapissiers, et les doreurs-encadreurs.

Les formations

Si, chez les artisans, le savoir se transmettait de père en fils et de mère en fille sur plusieurs générations, cette coutume ne se perpétue encore que dans de rares cas isolés. Cependant, le principe de la transmission de savoir-faire a été repris et encadré : c’est l’apprentissage. Pour celles et ceux qui souhaitent faire des études courtes, il existe de nombreux CAP préparant à des professions très variées, que l’on peut compléter par un BMA et par un DMA. Il existe également des BTS (en Arts Appliqués notamment), qui peuvent être également complétés par un DSAA.

Pour les courageux qui veulent se lancer dans des études longues (bac +4, bac +5), il existe trois grandes écoles publiques françaises réputées également à l’international : l’ENSAD, l’ENSBA, et l’ENSCI. Cela dit, les critères de sélection sont extrêmement exigeants pour pouvoir y entrer. Et il y a, bien entendu, toutes les écoles des « beaux-arts » dans la plupart des capitales régionales.

Côté privé, les écoles et les formations fleurissent. Attention cependant : les métiers artistiques font rêver, certains escrocs profitent donc de la crédulité des jeunes bacheliers pour les attirer dans des formations bidon hors de prix. Il faut donc bien veiller à se renseigner. Pensez à utiliser les forums et les réseaux sociaux pour prendre des informations et échanger avec des anciens élèves. C’est souvent plus instructif qu’une plaquette officielle. Quelques écoles privées ont cependant bonne réputation, comme l’ESMOD, l’ESAG, et LISAA.

La clé de la réussite : la polyvalence

Les arts du spectacle vous intéressent ? Sachez que c’est le secteur le plus bouché actuellement, et donc le plus précaire. Le statut d’intermittent du spectacle qui assure une assurance-chômage pour une durée donnée est très difficile à avoir, et il y a énormément d’appelés pour de très rares élus.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, il faut absolument être polyvalent. Il n’y a qu’à voir les annonces de casting : on demande de savoir chanter, danser, jouer la comédie, lire une partition, jouer d’un instrument de musique, et faire des claquettes… Une seule solution : se former à plusieurs arts. L’arrivée des comédies musicales en France a été l’occasion de voir fleurir de nombreuses écoles – mais là encore, attention aux escrocs. La plus sérieuse actuellement est l’Ecole de Comédie Musicale des 3 Arts. En ce qui concerne les arts du cirque, le CNAC de Châlons-en-Champagne reste la référence en la matière

Notre conseil

Quel que soit le métier qui vous attire, il faudra vous armer de patience. L’art et l’artisanat demandent du temps, du savoir-faire, du sérieux, et de l’assiduité. Et beaucoup de courage et de cœur à l’ouvrage, car ce sont des domaines qui n’admettent pas l’à-peu-près.

Futurs artisans, n’hésitez pas à contacter ou à rendre visite à des professionnels : ce sont des gens passionnés qui seront absolument ravis qu’on s’intéresse à leur travail. Ils vous en parleront mieux que quiconque.

Futurs artistes : faites-vous remarquer. Avec les nouvelles technologies, les moyens de diffuser des créations deviennent de plus en plus simples et à la portée de tous. Mais attention : il y a également beaucoup d’amateurs. À vous de trouver l’idée pour sortir du lot.

Florence Porcel


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés