Miss Platnum l’épicurienne

Troisième album pour cette pulpeuse jeune dame de la chanson roumaine trempée à Berlin : The Sweetest Hangover signe un retour drôle et guilleret de tonalités chaleureuses des Balkans mêlées à un monde occidental de hip hop et de soul. Ruth Maria Renner picore à tous les râteliers, en musique, en cuisine et en plaisirs : épicuriens, prenez-en de la graine !

« Comment décrirais-tu ta musique ?

Comme un mélange de hip hop, de folk, de r’n’b, de groove…Je travaille aussi un personnage, pour les photos, les albums, la scène; Il vient de ma propre personnalité, mais j’en exagère les traits. Dans la vraie vie je suis Miss Platnum, mais je n’ai pas besoin de cris, d’excentricité, de célébrité. J’adore être sur scène, avoir cet espace pour vivre mes rêves, être excentrique, que tout soit fort, que je puisse faire ce que j’aime. Mais à la maison j’aime être tranquille, être avec mon ami, faire la cuisine, je n’ai pas besoin de ça tout le temps.

Qu’écoutes-tu ? T’intéresses-tu à d’autres artistes, dans d’autres domaines ?

J’écoute parfois du jazz, parfois de l’électro, un peu tout ! Et pour les autres arts c’est pareil. Pour ma musique, les influences me viennent de la vie elle-même, de tout ce qui m’entoure. C’est une façon d’être : je crois que ce qu’il me faut pour vivre, c’est rester ouverte d’esprit et continuer à pouvoir tout essayer, tout expérimenter.

Comment vis-tu ce partage entre Berlin et ta Roumanie natale ?

Berlin représente toujours l’Est, et l’Ouest aussi : c’est parfait pour moi. Quand la frontière est tombée, je pouvais vraiment ressentir ma propre histoire dans ce que les gens ont ressenti, de pouvoir voyager à nouveau, faire ce qu’ils voulaient. Mes parents sont des réfugiés de Roumanie, donc nous étions très touchés par ça. Je suis toujours liée à la Roumanie. Je suis un peu comme une ambassadrice du pays, je peux raconter les histoires de là-bas.

Y a-t-il de la Roumanie dans ta musique ?

Oui il y a son côté chaotique, ses contradictions. Les Roumains ont une forte volonté de combattre. Ils regardent toujours en avant, même dans les situations les plus difficiles. Et puis la famille est plus importante qu’en Allemagne par exemple, et je pense que ça m’aide de savoir qu’elle est là en arrière-plan avec moi. C’est une force de plus que je porte en moi.

Ton personnage aime la nourriture, peux-tu me donner une recette ? (Give me the food, single de 2007, ndlr)

Il y a beaucoup de plats que j’adore, et comme pour les arts et la musique, il n’y a pas de plat que j’aime vraiment plus que tous les autres. Je n’aime pas trop les sucreries, donc je mange peu de chocolats, de bonbons. Mon plat favori, s’il existait, ce serait quelque chose de salé…Je cuisine très bien la purée.

(Hum on s’attendait à mieux ? la Dame doit ignorer que la purée nous évoque à tous un danger irrémédiable et éternel de l’enfance, dans nos cantines grotesques…Mais une vraie purée maison, cuisinée avec son secret…Peut-être.)

Le genre de choses qui te manquent, en tournée ?

Non, je suis heureuse quand je reviens à la maison, mais je ne suis pas malheureuse de ne pas cuisiner et avoir tous ces conforts. Quand je suis en tournée, je suis en tournée, je ne dors plus, je fais la fête, c’est une autre vie très différente. Quand je voyage très longtemps, ça me manque, mais sinon tout va bien. 3 semaines je supporte ! La musique est quelque chose qui nous nourrit comme la cuisine, tout le monde écoute de la musique, que ce soit la radio ou autre chose, tous les jours, chacun en a besoin, comme de manger ! »

Il faut ouvrir l’estomac les yeux sur le monde, grands comme des soucoupes. Et n’avoir peur ni de la simplicité, ni de l’exubérance.


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