Visite du 59 rue de Rivoli

En travaux depuis deux ans, le « squat artistique » du 59 rue de Rivoli a rouvert ses portes il y a quelques jours, devenant ainsi « l’aftersquat ». Un endroit situé au coeur de la capitale et pourtant vraiment à part. Visite guidée.

En pleine rue de Rivoli, les passants courent de magasins en magasins. L’activité la plus courante en ce lieu reste le shopping. Il faut même être attentif pour ne pas rater le numéro « 59 ». Bâtiment tout beau, tout neuf, l’immeuble accueille ses visiteurs dans un grand hall, une vraie galerie d’exposition. 

 

A l’entrée, un monsieur fait les présentations puis demande l’heure: 18h45. « Dépèchez-vous! Le concert termine à 19h! » Oui, le « 59 » rue de Rivoli est un lieu vivant mais surtout un endroit artistique. Il faut monter pour s’en apercevoir. Six étages et des dizaines d’univers différents. « Le squat permet cela, explique Marc un sculpteur, on peut travailler comme bon nous semble. Sans avoir de compte à rendre à personne. » Si tout l’immeuble a été parfaitement rénové, sentant peut-être encore un peu trop le neuf, c’est vrai que le squat respire lui, la liberté artistique. Peintures, sculptures, dessins, croquis…on trouve de tout. Dans un désordre un brin confus, les toiles trop nombreuses sont souvent empilées les unes sur les autres. Les murs étant déjà remplis d’oeuvres en tous genres. 

 

Le 59 est le fruit d’une association: « chez Robert électron libre », rebaptisée pour l’occasion « 59 Rivoli. » Le bâtiment rénové accueille donc en priorité les membres du collectif mais accepte aussi des artistes de passage. « Barroux » est de ceux-là. Il explique: « On a le droit à 3 mois renouvelables une fois. » Une chance pour ce peintre qu’il n’aurait laissé passer pour rien au monde: « Cela me permet de disposer d’un atelier exceptionnel dans un des plus beaux quartiers de Paris. En plus, il y a eu un peu de buzz donc il y a du passage. » 

Si bien sûr le « 59 » est avant tout un lieu de création, les artistes ne sont pas opposés du tout aux amateurs prêts à s’offrir une de leurs oeuvres. Pour cela, le mieux c’est d’être présent en permanence. Louise raconte: « On m’a dit que des personnes étaient intéressées par un de mes tableaux, mais j’étais absente. C’est dommage… » L’astuce la plus utilisée pour éviter ces occasions manquées est d’inscrire sur le mur son nom, son numéro et son mail. Une pratique que tout le monde a d’ailleurs adopté. 

 

La suite de la visite se poursuit dans les étages supérieurs. Toujours ce bazar ambiant mais dans un calme reposant. « Barroux » raconte: « C’est un bonheur de travailler ici. On a chacun une clé et on peut venir travailler quand bon nous semble, même en pleine nuit. »

L’ambiance est vraiment décontractée, tout le monde se salue, se connaît, échange et rigole de bon coeur. Arrivé au sixième et dernier atelier, c’est l’heure de l’apéro. Ils sont cinq à trinquer au cidre et à la bière. D’autres montent les rejoindre et un petit groupe se forme. 

 

Lieu d’art et d’artistes, le « 59 » tire certainement sa plus grande réussite de cette communauté qui cohabite avec harmonie. En plein coeur de Paris, l’art a vraiment trouvé sa place. 

 

Côté pratique: ouvert tous les jours sauf le lundi


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