Recrutement : les 10 commandements… Pour obtenir et réussir un entretien d’embauche

Depuis des mois, voire des années, la courbe de la croissance rase les pâquerettes quand celle du chômage culmine plus haut que l’Everest. En janvier 2013, le ministère du Travail recensait plus de 3 millions de chômeurs de classe A (i.e. sans aucune activité) en France, soit environ 10% de la population active. Une nouvelle alarmante, mais pas surprenante. C’est la crise ! La croissance n’est plus qu’un lointain souvenir. Les chômeurs se multiplient comme des Gremlins sous la pluie. Et toi, et toi, et toi, dans quelques mois, tu partiras à la quête d’un l’emploi. Mission impossible ? Pas si tu suis les 10 commandements du recrutement.

1. Ton projet professionnel, tu définiras

Avant de se lancer dans la quête d’un emploi, il est essentiel de cibler ses recherches en fonction de son projet professionnel. Comment ? En se posant quelques questions de base : Quel secteur ? Quel lieu ? Quel poste ? Quelles missions ? Quelles responsabilités ? Quel salaire ? Quelles opportunités d’évolution ? Car (c’est un sombre philosophe romain du nom de Sénèque qui le prétend) « il n’y a pas de vent favorable à qui ne connaît pas son port ». Traduction libre : « On ne trouve que ce que l’on cherche ». Mais n’aies pas les yeux plus gros que le ventre au moment de définir ton projet professionnel. Car, ce n’est pas avec ton BEP Galette-saucisse que tu pourras prétendre à la construction d’Airbus A380.

2. Tes forces et faiblesses réelles, tu recenseras

Avant de pouvoir se vendre, il est nécessaire de bien se connaître. Inutile de faire une psychothérapie. Un bilan de ses forces et faiblesses sera amplement suffisant. Et ce bilan, qui recensera l’ensemble des qualités utiles (le sens du contact ou le dynamisme que tous les candidats se vantent de posséder) et des défauts nuisibles (mais pas trop… comme le perfectionnisme) au poste, devra être lucide et pertinent. Il listera l’ensemble des compétences directement exploitables dans l’entreprise. Tu excelles dans la confection de macramés, de crocodiles en perles ou de Memes de Beyonce ? Cool. Mais ton futur employeur n’en a probablement rien à cirer.

Beyoncé Hulk Mème © Bad Buzz

Tu excelles dans la confection de macramés, de crocodiles en perles ou de Memes de Beyonce ? © Bad Buzz

3. Ton futur emploi, patiemment, tu prospecteras

« Tout vient à point à qui sait attendre ». Si tu choisis de suivre le précepte du poète Clément Marot (précurseur de la Pléiade et membre de la cour de François Ier, Clément Marot naquît en 1496 aux alentours de Cahors… Fin de la parenthèse historique) en restant les bras croisés devant ton PC, les décroisant seulement pour prier pour qu’un recruteur tombe miraculeusement sur ton profil Viadeo ou, mieux, sur tes Memes de Beyonce, tu ne risques pas de trouver un emploi. Pour y arriver, tu devras non seulement répondre aux annonces parues sur la Toile, mais aussi et surtout faire marcher ton réseau. Car le marché « caché » de l’emploi  recouvre plus de 75% des postes. Et tu connais la chanson… Pas de réseau ? Pas de boulot ! Pas de pistons ? Pas de biftons !

4. Ton CV et la lettre de motivation, tu soigneras

Pas le temps de faire un cours sur le curriculum vitae et la lettre de motivation ici. Et, de toute façon, un tel cours ne conduirait qu’à formater des productions tristement artificielles. Pour réussir ton CV, que tu calibreras en fonction du poste ciblé, tu devras appliquer la fameuse loi des « 4 C » : la créativité (limitée au choix d’une couleur flashy, d’une typo sexy ou d’une photo funky), la clarté, la cohérence (le 1er prix du concours de pâte à sel que tu as remporté en maternelle n’a rien à faire dans ton CV) et la concision. Et pour réussir ta lettre de motivation, tu respecteras la structure « Vous, Je, Nous », en commençant par l’employeur (et non par le banal et abominable « actuellement étudiant(e) »), en poursuivant par toi, ta vie, ton œuvre, et en concluant par votre prochaine rencontre.

5. Ton futur boss, intelligemment, tu espionneras

Avant de postuler, pour adapter ton curriculum vitae, nourrir ta missive de motivation et préparer l’entretien d’embauche (que tu décrocheras si tu suis les quatre premiers commandements), tu devras récolter un maximum d’informations sur ton futur secteur, ta future boîte, ton futur poste et ton futur boss. Pour cela, tu le traqueras sur LinkedIn, Viadeo et tous les réseaux sociaux, tu imprimeras, puis punaiseras, l’ensemble de ses photos, tu dénicheras son adresse personnelle et tu l’observeras nuits et jours avec une paire de jumelles.

© Scott Hancock – Fotolia.com

Tu le traqueras sur LinkedIn, Viadeo et tous les réseaux sociaux. © Scott Hancock

6. Ton entretien d’embauche, tu prépareras

A chacun sa méthode pour se sentir prêt avant un entretien : certains bûchent des heures pour apprendre un speech par cœur pendant que d’autres s’agenouillent pour implorer le seigneur. Mais, selon une enquête de de l’Iflop, aucune de ces deux méthodes n’a encore fait ses preuves. Le mieux reste donc d’adapter son discours (simple et direct) à la nature du poste et à la culture de l’entreprise. Et d’anticiper la fameuse injonction « présentez-vous » (encore plus gênante que le « déshabillez-vous » du docteur). Pour cela, tu prépareras une courte bio, dans laquelle tu mettras l’accent sur ton parcours scolaire, tes expériences les plus marquantes, tes compétences et ta vision de l’avenir.

7. A l’heure et bien sapé(e), tu te pointeras

Le titre du commandement parle de lui-même, non ? L’heure, c’est l’heure. Et le style… Tu l’as ou tu ne l’as pas, coco ! Un conseil : n’optes ni pour le duo tailleur-escarpins (sauf si tu postules chez Chanel ou Louboutin), ni pour le trio sarouel-dreadlocks-sandales (sauf si tu postules chez Greenpeace-il faut sauver les dauphins).

8. Ta motivation, subtilement, tu montreras

La motivation est le Graal du recruteur. C’est pourquoi, tu dois non seulement être motivé(e), mais surtout paraître motivé(e). Oui, mais comment ? En souriant (sans te décrocher la mâchoire pour autant) et en vantant les mérites de l’entreprise (innovante, inspirante, rayonnante, même si c’est une minuscule TPE perdue au fin-fond de la Creuse). N’en fais pas trop ! Car les recruteurs n’aiment pas les baratineurs qui usent et abusent des compliments, caresses et autres léchouilles.

9. Ton stress, habilement, tu dissimuleras

La main qui colle, la voix qui tremble, l’estomac qui se noue… Tous ces symptômes du stress sont le plus souvent imperceptibles. Ou pas. Quand tu rencontreras le DRH ou ton futur-employeur, tu devras lui tendre ta main moite en bredouillant un pathétique « b…bon…bonjour » avant de refouler une remontée acide. Comment paraître crédible et sûr(e) de soi dans de telles conditions ? En prétextant une maladie orpheline entraînant sudation excessive, bafouillements, renvois et brûlures d’estomac ? Non. Mais en relativisant tes joues roses, tes auréoles et tes tremblements. Comme les médecins qui voient défiler des centaines de corps nus toute la sainte journée, les recruteurs sont habitués à voir des jeunes diplômés stressés.

Le yoga, une solution au stress. © Yoga Catz – Barcroft Media

Le yoga, une solution au stress. © Yoga Catz – Barcroft Media

10. Ton intégration, tu anticiperas

En consultant les détails du poste (les missions, le statut, mais aussi le salaire), en paraphant le contrat de travail, en visitant les locaux de l’entreprise,… Choses qui n’arriveront pas si tu as suivi à la lettre le commandement n°5.


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