Transports gratuits : les Abeilles, l’atout de Levallois-Perret

Levallois-Perret chouchoute ses habitants. En plus d’espaces verts et de rues piétonnes, la ville des Hauts-de-Seine développe les moyens de transport alternatifs à la voiture : trois stations de métro, onze lignes de bus, l’incontournable Vélib’…. Mais la particularité de Levallois, ce sont ses bus municipaux gratuits baptisés Les Abeilles.

Si vous vous promenez dans la rue, vous croiserez certainement les bus blancs avec les armoiries de la commune où se trouvent ces fameuses abeilles. Ces insectes représentent la classe ouvrière, largement représentée dans le temps où Levallois comptait de nombreuses usines telles que Citroën. D’où le choix de nommer, en 1983, la première ligne des Abeilles. Bruno Robineau, le directeur du garage municipal de Levallois-Perret, explique que derrière la mise en place de ce moyen de transport gratuit, se cache « une volonté de la part de la ville de rendre service à ses habitants. »

Avec une clientèle majoritairement scolaire ou âgée, les quatre bus de 72 places des Abeilles transportent 1 000 personnes par jour. Plus de 30 arrêts desservis toutes les 20 minutes de 7h30 à 18h20 en semaine ; des horaires à peine plus espacés le samedi et pendant les vacances scolaires ; quatre heures de bus assurées le dimanche et les jours fériés ; plus de 100 km par jour… Vous avez dit ouvrières ?

En prime, c’est écologique : en plus d’éviter l’utilisation de la voiture pour les usagers, les bus – qui roulent au diesel – utilisent un additif pour réduire les fumées qui sortent du pot d’échappement. Au final il ne reste plus que de la vapeur d’eau, « vous pouvez mettre une chemise blanche devant, elle ne noircira pas », sourit Bruno Robineau. Il y a quelques années, des essais avaient été réalisés avec un bus électrique mais la trop faible batterie a enterré l’expérience. Grâce aux progrès techniques, le directeur du garage municipal espère « que dans les années à venir on va y venir, à l’électrique. »

Et dire que la première demande d’autorisation pour ce projet a été refusée car les Abeilles empruntaient trop d’itinéraires de bus RATP. Le STIF (Syndicat des transports d’Ile-de-France) a finalement donné son accord à la deuxième demande, après que les circuits aient été retravaillés pour empêcher au maximum cette concurrence déloyale.  « C’est un plus pour les Levalloisiens », qui peuvent facilement traverser la ville pour emprunter les réseaux de bus ou métro RATP. Autre point important : les circuits ont été étudiés pour desservir les centres d’intérêts de la commune (établissements scolaires, hôpital, palais des sports..). Sans oublier la Navette Eiffel, petite ligne provisoire mise en place pendant le grand chantier de la ZAC Eiffel, qui permet de se rendre au centre Leclerc sans faire de détour.

Tout ceci a un prix. Il faut compter 230 000 euros pour un nouveau véhicule, et le coût d’entretien de tous les bus revient à 100 000 euros par an. Tout est bien sûr pris en charge par la ville de Levallois, tout comme les salaires des chauffeurs. Mais, aujourd’hui, cette initiative est un succès. « Les usagers sont friands de ce genre de transports », se félicite Bruno Robineau, qui assure qu’il y a « un bon relationnel » entre les chauffeurs et la population transportée. Et d’ajouter que « si demain il fallait arrêter, ce serait très mal pris ! »


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