La Clémence de Titus à l’Opéra Garnier
C’est en 1791, année de sa mort, que Mozart compose cet ultime opéra, juste après la Flûte Enchantée, pour honorer une commande des Etats de Bohême à l’occasion du couronnement à Pragues de l’Empereur Léopold II. Il revient pour cette œuvre à l’Opéra « seria » , genre qu’il utilisait dans ses œuvres de jeunesse, avec toutes les contraintes et les conventions strictes que cela exige dont l’alternance de récitatifs et d’airs. « La Clémence de Titus » n’a pas la flamboyance de ses plus célèbres opéras, mais c’est une belle réflexion sur le pardon, le repentir, la réconciliation incarnée par l’Empereur Titus qui éprouve de la joie à faire le bonheur des autres, et qui arrive même à pardonner celui qui a tenté de le tuer. La mise en scène de Willy Decker – celle qu’il a créé en 1997 et qui est reprise ici – évoque cette sobriété de la forme et de l’instrumentation par un décor épuré, fait d’un immense bloc de marbre autour duquel les personnages errent, s’affrontent, s’égarent. La froideur et la tristesse enveloppent l’ensemble de la scénographie, mais ce sont les magnifiques voix des chanteurs qui nous réchauffent et nous émeuvent, comme celles du ténor Ramon Vargas dans le rôle de Titus ou de la pétillante mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac dans celui de son fidèle ami Sextus qui exprime avec autant de force et de sincérité la fougue amoureuse que les regrets et les tourments.
La direction musicale est assurée par Dan Ettinger.
15 représentations du 15 novembre au 25 décembre, à 19h30 à l’Opéra Garnier.
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