Association La Mie de Pain

« Passer de l’urgence à l’insertion », voilà l’un des slogans de La Mie de Pain, association pionnière en matière de lutte contre l’exclusion dont la première soupe populaire a été distribuée un soir de Noël 1891.

Quelques mots de présentation….

La Mie de Pain, c’est plusieurs structures, avec chacune une mission spécifique :

* Un Refuge

Le refuge existe depuis 1932, on offre une aide d’urgence aux sans-abri : un lit (il y en a 432), un repas chaud (prés de 600 sont servis chaque soir), une douche, une consultation médicale ou des conseils pour trouver une structure d’insertion adaptée..

* Un Espace Solidarité d’Insertion « Un centre d’accueil de jour »

Portant le nom d’Arche d’Avenirs, il s’agit d’un centre, ouvert à tous, pendant la journée du mardi au samedi, où l’on peut : avoir accès à une douche et à un espace pour laver son linge, trouver des vêtements en bon état, bénéficier de soins ou d’un soutien psychologique, recevoir de l’aide pour rechercher un logement ou un emploi. L’Arche a été inaugurée en 2001 et 300 personnes en moyenne la fréquentent quotidiennement.

* Un Relais Social

Au Relais, c’est un accompagnement personnalisé vers la réinsertion qui est offert : Une domiciliation, refaire ses papiers, faire valoir ses droits, suivre des ateliers de remise à niveau, rechercher une formation, un emploi…90 personnes par jour sont prises en charge depuis 1999, ouvert du lundi au vendredi.

* Une Résidence Sociale

Portant le nom de La Villa de l’Aube accueille durablement, chaque année, dans des studios autonomes, environ 48 personnes en situation de réinsertion. Ces dernières bénéficient d’un accompagnement social, d’un suivi médical mais aussi de l’encouragement d’un réseau de bénévoles.

* Un Foyer pour Jeunes Travailleurs

Plus de 200 jeunes en situation sociale fragile vivent chaque année au FJT de la Mie de Pain. Un lieu qui a vocation à prévenir les risques d’exclusion, en réunissant logement autonome, restauration, accès à un accompagnement vers une formation, un emploi, mais aussi à des activités de loisirs. Il a ouvert ses portes en 1968.

En termes d’utilisation des ressources, à la Mie de Pain, 76% sont directement employées sur le terrain et les frais de fonctionnement sont ramenés à 7%, notamment grâce à la participation de bénévoles.

Au jour le jour, la Mie de Pain, aux côtés d’autres associations engagées dans la même voie, cultive la solidarité et l’humanisme et contribue à faire évoluer notre regard sur  la précarité et l’exclusion.

Interview La Mie de Pain

Interview de Mme Souad ADJAINI de l’association La Mie de Pain

Pourriez-vous tout d’abord vous présenter et nous expliquer votre rôle au sein de la Mie de Pain ?

Je suis chargée de mission sur la partie bénévolat. Mon rôle consiste à gérer opérationnellement tout ce qui concerne le bénévolat : recrutement, formation, développement, événementiel,  information et communication… je gère une base de données d’environ 300 bénévoles sur l’ensemble de nos 6 structures qui interviennent dans le champ social.

À qui la Mie de Pain vient-elle en aide ?

La Mie de Pain agit envers les plus démunis, ceux qui n’ont aucune ressource pour subvenir à leurs besoins. Elle tourne ses activités sur des actions d’urgence, d’assistance aux personnes en grandes difficultés : héberger, nourrir, soigner.  Elle offre des services de premières nécessités : espaces d’hygiènes, buanderie, vestiaire et parallèlement à tous cela, l’association génère de nombreuses activités pour remobiliser ces personnes en souffrance, leur redonner confiance en eux, et les accompagner à une autonomie afin de les sortir du cercle infernal de la rue. Enfin elle met à disposition des espaces d’informations et d’orientation pour l’accès aux droits et le suivi des dossiers (CMU,RSA, logement, domiciliation…).

D’après vos observations sur le terrain, que diriez-vous de l’évolution de la précarité en France ?

La précarité semble avoir beaucoup changée au cours des dernières années. Dans un contexte de détérioration de la vie sociale et de crise économique, elle touche une tranche de la population qui jusque là pouvait encore tenir « la tête hors de l’eau » : les jeunes, les retraités, les familles aux revenus modestes, les étrangers en quête d’une vie meilleure…

Auparavant ce qu’on désignait sous le terme péjoratif de « clochard » visait un type bien défini de sans abris, ceux qui sont rejetés de la société, les parias, les « alcoolos ».

Aujourd’hui ce changement se ressent nettement dans le public qu’on accueille qui est très diversifié autant au niveau de leurs histoires, de leur vécu de la rue, de leur environnement d’origine et des raisons qui les ont poussées dans la rue…

Comment peut-on vous soutenir ? Pourriez-vous notamment nous parler des différentes formes de bénévolat qui peuvent se pratiquer à la Mie de Pain ?

Il y a plusieurs façons de soutenir les actions de la Mie de Pain. Faire un don (argent, vêtements, produits alimentaires), donner de son temps, sensibiliser son entourage à la cause des plus démunis.

Concernant le bénévolat il y a plusieurs types : servir les repas au centre d’hébergement d’urgence, assurer l’accueil à l’espace solidarité insertion, aider à la distribution des courriers, dispenser des cours d’alphabétisation, participer au soutien de la recherche d’emploi, à l’initiation informatique, à l’aide administrative. A côté de cela les bénévoles participent à des ateliers de remobilisation qui prennent plusieurs formes : cuisine, jardin, musique, sorties culturelles, sport…

Pour les évènements ponctuels nous faisons appel au bénévolat : noël, réveillon, collectes alimentaires, fête de la musique, journée de refus de la misère…

Diriez-vous qu’il faut des compétences spécifiques pour devenir bénévole ? Qu’apprend-on en tant que bénévole ?

Pour venir participer au service du repas ou faire de l’accueil, tout le monde peut se proposer. Nous  mettons plus l’importance sur le savoir être que sur des compétences spécifiques : il s’agit surtout d’avoir le sens des relations humaines, de savoir écouter l’autre et de respecter la personne quelque soit sa condition.

Nous demandons des compétences sur des actions bien précises, tels que donner des cours de français, aider à la rédaction de cv, initiation à l’informatique… Sur ce type d’action nous recherchons du bénévolat de « compétences » .

Souhaiteriez-vous faire passer un message particulier ou ajouter quelque chose qui vous tient à cœur ?

Je dirais juste qu’au delà de mon rôle de chargée des bénévoles, l’objectif à long terme est bien de changer la vision de la société sur les plus démunis. Chaque action que nous effectuons peut avoir une conséquence. L’autre jour un homme est arrivé à l’accueil pour faire un don, mais ce donateur était particulier : il a eu un passé dans la rue qui l’a amené à frapper à la porte d’une association. Maintenant il a retrouvé une situation, un travail, et a voulu faire ce geste comme pour dire « merci d’avoir été là pour moi quand j’en avais besoin ».


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