Paris: Quand la nuit meurt en silence

Une pétition visant à sauver la nuit parisienne vient d’être lancée. Les boîtes ferment, la répression se durcit, les voisins sont de plus en plus intolérants. Bref, une seule solution pour sauver les nuits de la capitale: il faut s’unir!

« La loi du silence généralisée qui s’abat sur nos événements et nos lieux de vie est en passe de reléguer la Ville Lumière au rang de capitale européenne du sommeil. » La pétition « Quand la nuit parisienne meurt en silence » est un projet lancé par plusieurs acteurs des musiques actuelles et des professionnels de la nuit. Dj, chanteurs, clubbeurs ou anonymes, nombreux sont ceux qui se sentent concernés par ce constat effrayant: la nuit parisienne est devenue morose. Paris est à la traîne, bien loin de la frénésie qui s’empare de villes comme Berlin, Barcelone ou Londres une fois le soleil couché. Une réalité bien triste pour la ville lumière. D’où une pétition visant à rendre public cette évolution – anti-jeune? – qui connaît déjà un franc succès avec 9054 signataires. 

Les fumeurs font trop de bruit!

Le problème est réel. Des établissements cultes de la fête, comme la Loco à Pigalle, ferment peu à peu leurs portes. Autre problème soulevé par les acteurs de la nuit: la loi anti-tabac. Les fumeurs sont maintenant dehors pour aller s’en griller une. Une nouvelle habitude qui impose d’importants rassemblements dans les rues. Les nuisances et les problèmes de voisinage n’ont depuis cessé d’augmenter. 

Aussi, les lieux de vie nocturne sont soumis à de plus en plus de répression. « Un bar qui ne dispose pas de la licence « club » ne peut par exemple théoriquement pas passer de la musique qui incite à faire danser les gens, c’est une aberration », explique ainsi Rima Abdul Malak , de la direction culturelle de la mairie de Paris, aux Inrocks.com. 

Une logique sécuritaire

Dans le même sens les licences permettant d’ouvrir jusqu’à 4h du matin – au lieu de 2h normalement – sont délivrées avec bien plus de frilosité depuis début 2008. Les gérants d’établissements sont aussi bien plus exposés. Le Batofar a ainsi dû fermer ses portes pendant plusieurs semaines à cause d’une agression commise à 150 mètres du bar. « On est dans une logique sécuritaires globale, pas uniquement dans des problèmes d’acoustique ou de nuisances. Il est plus pratique que les gens soient chez eux plutôt que dans la rue », analyse Eric Labbe de My Electro Kitchen. 

Signez la pétition!

La nuit parisienne vacille donc depuis maintenant deux ans. Le collectif, instigateur de la pétition, souhaitent ainsi obtenir des états généraux de la nuit. Ils réclament une clarification de la législation et surtout, milite pour que l’aspect culturel de Paris ne disparaisse pas dans le délire sécuritaire actuel. Pour ne pas que Paris s’endorme pour ne plus jamais se réveiller, une seule solution: il faut signer.

 


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