ONU : Ahmadinejad vide la salle

Très attendu, le discours du président iranien n’a pas surpris. Tout en lyrisme, Mahmud Ahmadinejad a fustigé, comme à son habitude, les sociétés occidentales tout en attaquant frontalement Israël. En réponse, de nombreuses délégations ont quitté leur chaise.

L’Organisation des Nations Unies n’a plus grand-chose d’unie. Les présidents se succèdent à la tribune mais ne s’écoutent pas. Du moins, ils ne se comprennent pas. Alors que personne ne voulait l’entendre, Mahmud Ahmadinejad a tout de même disposé de sa tribune libre à l’ONU. Le président iranien ne s’est donc pas fait prié pour déverser son habituel discours devant une salle à moitié vide. Fustigeant le capitalisme voué à disparaître, il s’en est ensuite pris au « droit de veto » des cinq permanents à l’ONU. Pour Ahmadinejad, « Il n’est plus acceptable qu’une petite minorité domine la politique, l’économie et la culture dans une large partie du monde grâce à ses réseaux sophistiqués, instaure une nouvelle forme d’esclavage et nuise à la réputation d’autres nations. » Se positionnant toujours aussi facilement dans le rôle de la victime, Ahmadinejad n’a pas oublié sa cible préférentielle : Israël. Selon lui, « le régime sioniste a commis des actes inhumains » à Gaza.
Les représentants de l’Etat juif avaient d’ailleurs choisi de laisser leur place vaccante. Plus surprenant, une douzaine de délégations a fait de même. Ainsi, diplomates français, américains ou encore canadiens ont préféré se retrouver à la cafétéria plutôt que d’écouter le chef de l’état iranien. Un diplomate hexagonal jugeant ce discours « inacceptable. » Pour Mark Kornblau, porte-parole américain, « Il est décevant et regrettable que M. Ahmadinejad ait choisi une nouvelle fois de recourir à une rhétorique haineuse, insultante et antisémite. »

De son côté, Nicolas Sarkozy n’a pas tardé à monter au créneau, avertissant les Iraniens qu’ils « commettraient une tragique erreur » en « misant sur la passivité de la communauté internationale » afin de continuer leur « programme nucléaire militaire. » Il a même été plus loin en précisant que le dialogue ne serait pas éternel sur ce sujet avec l’Iran. La date limite étant fixée « dans (son) esprit » au mois de décembre.

L’ONU est donc encore une fois la scène de déclarations fracassantes, prouvant son inefficacité et surtout un immobilisme inquiétant.

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