Illettrisme : les données téléphoniques pourraient permettre d’endiguer ce phénomène

Au total, 875 millions de personnes seraient illettrées dans le monde, dont deux tiers seraient des femmes. L’ONU tend, d’ici à 2030, à réduire considérablement ce nombre. Seul hic ? Malgré la présence d’ONG sur le terrain, il est très compliqué pour elles d’identifier les zones géographiques dont les populations sont les plus touchées par l’illettrisme…

Jusqu’à présent, l’ONU et les ONG n’avaient pour seul outil à leur disposition que le porte-à-porte afin de déterminer les zones géographiques les plus touchées par l’illettrisme. Mais, les travaux de Pal Sundsoy pourraient bien changer la donne. En effet, ce chercheur en télécommunication norvégien aurait trouvé une méthode pouvant faciliter le travail des ONG. Son analyse repose sur un algorithme prédictif et une riche base de données relative aux relevés d’activités des téléphones mobiles : localisation des contacts, nombres d’appels et de messages, etc. A partir de ces données, le chercheur a pu collecter d’importantes informations.

Objectif : repérer les zones les plus touchées par l’illettrisme

Grâce à un sondage effectué auprès de 76 000 usagers d’un service de téléphonie anonyme, « présent dans un pays asiatique en développement », le chercheur a pu faire communiquer les résultats avec les relevés d’activités des usagers (remis par la compagnie au chercheur). C’est ainsi que Pal Sundsoy a pu établir un « profil type » de l’utilisateur illettré. « Ceux qui souffrent d’illettrisme tendent à concentrer leur communication sur un petit nombre d’interlocuteurs », a déclaré le chercheur aux journalistes de Technology Review. Il en ressort, également, de cette étude que certaines personnes envoient moins de messages qu’elles n’en reçoivent, un fait mettant en évidence une mauvaise maîtrise de l’expression écrite et de la lecture. Ainsi, ces données, auxquelles s’ajoutent des informations d’ordre géographique, sociale et économique, permettent d’établir un modèle prédictif. Ce dernier pourrait, s’il venait à être perfectionné, faciliter le travail de l’ONU et des ONG.


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