Etats-Unis : un étudiant irakien expulsé d’un avion… pour avoir parlé arabe

Un étudiant irakien aux Etats-Unis s’est vu expulsé d’un vol intérieur américain de la compagnie Southwest Airlines… pour avoir dit « In sha Allah » [comprenez « Si Dieu le veut »] avant le décollage !

Khairuldeen Makhzoomi, 26 ans, est un étudiant irakien à l’université de Berkeley, en Californie. Après avoir assisté à une conférence, le 6 avril dernier, où il a eu le privilège de poser une question à Ban Ki-moon, celui-ci s’est empressé, avant le décollage de son avion, d’annoncer la nouvelle à son oncle de Bagdad, en concluant la conversation téléphonique par « In sha Allah ». Oui, mais voilà. Une passagère assise devant lui -et ne comprenant visiblement pas la langue arabe- sur ce vol qui reliait Los Angeles à Oakland s’est retournée et le regardait fixement, avant de quitter son siège. « Je me suis dit : « Pourvu qu’elle ne soit pas allée me dénoncer », car son comportement était vraiment bizarre », se souvient l’étudiant.

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Arrêté et interrogé pour avoir parlé en arabe…

Cela n’a pas manqué puisque aussitôt la femme partie, un employé parlant arabe s’est dirigé vers Khairuldeen Makhzoomi et l’a invité à le suivre hors de l’avion. « Il n’était pas très aimable. Dans la passerelle d’embarquement, il m’a demandé à qui je parlais au téléphone et pourquoi je parlais arabe. (…) Il me parlait comme à un animal », explique l’étudiant au New York Times. Le jeune homme a été par la suite fouillé en public, sous la surveillance de plusieurs policiers, puis isolé dans une pièce où il a été interrogé par trois agents du FBI. La passagère installée devant lui avait expliqué aux agents qu’elle l’aurait entendu parler de « martyrs » en arabe. L’étudiant irakien est catégorique : « Je n’ai jamais prononcé ce mot, j’ai juste dit « Inch Allah », se défend-t-il.

Huit heures de retard pour un malentendu…

Ce n’est qu’au bout de 8 heures que les agents laisseront partir Khairuldeen Makhzoomi. Ce dernier a pu regagner Oakland, mais avec une autre compagnie. La compagnie Southwest Airlines, quant à elle, a remboursé le billet d’avion du jeune homme. Contactée par le New York Times, celle-ci regrette « l’expérience négative vécue par un passager » et certifie ne pas « prôner ou tolérer » la discrimination.

L’étudiant irakien a déclaré ne pas avoir l’intention de porter plainte, mais attend, cependant, des excuses de la part de la compagnie : « Tous les peuples ont une chose en commun : leur dignité. Si quelqu’un essaie de nous la retirer, on ne devrait pas se défendre par l’agression, mais par le savoir et l’éducation », s’est-il exprimé.


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