Bienvenue dans l’ère du tennis augmenté !

Au lendemain du triomphe historique de Novak Djokovic en finale du BNP Paribas Masters, on a fait pour vous le bilan de cette édition 2015, qui a vu le tournoi parisien faire sa révolution et passer dans une nouvelle ère : celle du tennis « augmenté ».

Un nouvel écrin flambant neuf, une programmation inédite, un public curieux et attendu : tous les ingrédients étaient réunis pour faire du BNP Paribas Masters le rendez-vous incontournable de la fin de saison. A l’heure du « cosmic tennis » porté par son champion galactique Novak Djokovic, le tournoi parisien version 2015 a opéré une véritable mutation, et c’est plutôt très réussi.

Une programmation d’enfer

Avant même de découvrir la nouvelle salle omnisport de Bercy, l’organisation du tournoi avait déjà frappé très fort. Les 30 meilleurs joueurs à l’ATP étaient présents, à l’exception du Canadien Milos Raonic, 14ème mondial : de Djokovic, Murray, Federer et Nadal à Stanislas Wawrinka, Thomas Berdych, David Ferrer ou Kei Nishikori ; sans oublier nos français Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet, Gilles Simon, Gaël Monfils ou encore Benoît Paire et Jérémy Chardy. La crème du tennis mondial on vous dit.

Le tournoi parisien souffrait en effet de sa position dans le calendrier. Placé traditionnellement juste avant le Masters de fin de saison, auquel succède la finale de la Coupe Davis, les meilleurs joueurs ont souvent délaissé le Masters 1000 de Bercy. Cette année, l’organisation a obtenu de l’ATP une semaine d’intervalle supplémentaire, permettant aux plus grands joueurs de ne pas « zapper » l’étape parisienne par économie d’énergie. Conséquence : un plateau ultra relevé et d’une densité rare, à l’instar d’un Euro en football. Il n’y a qu’à voir les affiches des 8e de finale du tableau 2015, traditionnellement orphelines des stars mondiales à Paris : un bonheur tennistique cette année.

L’AccorHôtel Arena emmène le tennis dans une nouvelle galaxie

Avouons-le, la rénovation du palais omnisport de Paris-Bercy avait suscité chez certains sinon des craintes, au moins des interrogations. Pour tout fan de tennis qui a connu les ambiances volcaniques de la salle « aux sièges rouges », il y avait de l’inquiétude au moment de fouler les marches de la nouvelle arène de Bercy. Mais alors quelle agréable surprise ! Directement, on entre littéralement dans une nouvelle galaxie. Le décor noir et gris donne une classe incroyable à l’écrin, dans une ambiance futuriste très réussie. La capacité a été revue à la hausse (plus de 15 000 places), les nouveaux sièges gris et molletonnés  sont d’un confort optimal pour les spectateurs, la salle est connectée grâce à un réseau wi-fi gratuit et accessible, même la surface a été ralentie pour offrir un tennis-spectacle digne des autres grands tournois mondiaux : une expérience unique, celle du tennis « augmenté ». De ce point de vue-là, l’AccorHôtel Arena a dépassé les attentes.

Aperçu des travaux de l’AccorHotels Arena, le 12 octobre, 3 semaines avant le début du tournoi parisien (©AFP)

Reste que parfois, on a pu ressentir un côté trop parfait qui aseptise un peu les lieux. Ça manque quelque fois de fusion, de ce côté populaire qui avait fait la réputation du POPB. Désormais, le tournoi parisien est très organisé, très pro, très sécurisé : ça manque un peu de proximité, mais c’est surtout le temps que le public s’habitue. Car avec de tels équipements, nul ne doute que le BNP Paribas Masters a de beaux jours devant lui.

Un public d’abord timide puis au rendez-vous

On attendait de voir la réaction du public à la découverte de cette nouvelle salle rénovée. L’AccorHôtel Arena obtient finalement un assez large consensus d’avis positifs. Le public a d’abord été assez froid, voire timide. La programmation avait pourtant offert des duels franco-français qui valaient le détour : un « clasico » du tennis entre le Parisien Gaël Monfils et l’Avignonnais Benoît Paire. Un match au scénario rocambolesque suivi par une salle à moitié vide… Même combat le lendemain, pour la défaite du Provençal face à Gilles Simon, là encore en 3 sets, là encore dans une salle qui se vidait dès la fin du 1er set. On sentait alors la foule relativement satisfaite d’avoir passé un bon moment, mais pas passionnée non plus. Il a fallu le temps aux spectateurs de prendre possession de cette impressionnante nouvelle salle.

France's Gael Monfils (R) congratulates France's Benoit Paire after he won their first round tennis match at the ATP World Tour Masters 1000 indoor tennis tournament in Paris on November 2, 2015. AFP PHOTO / MIGUEL MEDINA

Gaël Monfils félicite Benoît Paire après leur duel au scénario rocambolesque (©AFP)

La magie a cependant fini par opérer. D’abord lorsque Benoît Paire renversait Gaël Monfils dès le 2e tour. Une victoire acquise grâce au soutien d’un public acquis au « magic tennis » du nouveau compagnon de la chanteuse Shy’m. Une preuve d’affection qui le poussa même aux larmes après la rencontre.

Même soutien de la foule pour Rafael Nadal. L’Espagnol, nonuple vainqueur de Roland Garros, a toujours souffert des hués du public parisien à son égard. Alors qu’il traverse une période difficile, le gaucher de Manacor se bat. A l’image de son match face au Sud-africain Kevin Anderson, le public apprécie, et salue enfin le mérite du souverain de la terre battue.

On a même vu les supporters français apporter leur soutien à Stanislas Wawrinka face à Novak Djokovic, lui le bourreau de la France en finale de la Coupe Davis l’année dernière…  Ressentez l’ovation qui lui est donnée au moment de son entrée sur le court pour affronter le numéro 1 mondial. Un régal.

Un héros : Djokovic, meilleur joueur de l’histoire du tournoi.

On ne fait que rappeler les statistiques ahurissantes du numéro 1 mondial Novak Djokovic. Vainqueur de son 4e Masters 1000 de Paris-Bercy, son 3e d’affilée, le Serbe remporte son 10e titre de la saison, le 26e en Masters 1000. Djokovic dépasse deux anciennes gloires au palmarès du tournoi : le Russe Marat Safin, qui avait remporté les éditions 2000, 2002 et 2004 ; mais également … Boris Becker, son coach, qui s’était arrêté à 3 titres en 1986, 1989 et 1992.

On peut discuter longuement du charisme du numéro 1 mondial et de son jeu, mais il met tout le monde d’accord sur un point : il devient le meilleur joueur de l’histoire du tournoi et ambitionne plus que jamais de devenir le meilleur joueur de l’Histoire de son sport, en décrochant le Graal de la capitale française, Roland Garros, seul tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès.

Novak Djokovic, maître des lieux à Paris

Novak Djokovic, maître des lieux à Paris et nouveau héros du BNP Paribas Masters (©AFP)

SESSION DE RATTRAPAGE

Pour ceux qui ont raté la finale :

Les meilleurs points des huitièmes de finale :

Pour ceux qui veulent kiffer : Les meilleurs points de l’édition 2015.

Thibault KARMALY  


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