Playboy cache ses playmates
C’est la fin d’une époque. De Marylin Monroe, en 1953, à Kate Moss, en 2014, en passant par Marge Simpson, la couverture du magazine américain Playboy était pratiquement devenue un passage obligé pour les actrices et les chanteuses américaines. Mais aujourd’hui, face à la chute inexorable de ses ventes, l’édition américaine décide de renoncer à la full nudity. Reclu dans sa Playboy Mansion, le vieux fondateur du magazine masculin Hugh Hefner (89 ans !) aurait donné son feu vert. Selon le New York Times , la nouvelle version du magazine, qui sera lancée en mars prochain, ne contiendra plus de nu intégral. Quelques clichés osés, avec des poses suggestives susceptibles de séduire un public masculin, oui ! Mais adieu les corps 100 % au naturel. Révolue, cette époque où de nombreuses générations d’Américains lisaient Playboy en cachette. Où Jimmy Carter confessait avoir « commis l’adultère dans son coeur plusieurs fois » dans sa vie.
Icône de la révolution sexuelle américaine puis mondiale, Playboy ne peut aujourd’hui concurrencer Internet. « Nous avons livré et gagné cette bataille » sexuelle, explique Scott Flanders, directeur général du magazine, au quotidien américain. « Aujourd’hui, vous n’êtes qu’à un clic de n’importe quel acte sexuel inimaginable et ce, gratuitement. » Il s’agit en outre d’en finir avec l’interdiction aux mineurs et de rajeunir un lectorat vieillissant en lui proposant des contenus plus « premium », un peu à l’image de Lui en France.
Des ventes en baisse constante
En quarante ans, la diffusion du magazine a chuté de 5,6 millions d’exemplaires, à environ 800 000 aujourd’hui, d’après les chiffres de l’Alliance for Audited Media.
Playboy mise désormais sur son fameux logo au lapin. C’est en effet l’un des plus connus au monde parmi les consommateurs. Autant que ceux de Nike, Adidas, Apple ou McDonald’s. Mais retirez ce nu que je ne saurais voir, que restera-t-il dans Playboy ? Des articles. De longs articles journalistiques. À la plume acerbe et… déshabillante. Le célèbre magazine n’a-t-il pas déjà publié de superbes interviews ? Rappelez-vous, Vladimir Nabokov, Martin Luther King Jr, Malcolm X. Ou encore ces nouvelles de Haruki Murakami ou Margaret Atwood.
Outre les vieux lecteurs, peut-être que Madonna, Naomi Campbell ou bien encore Sharon Stone verseront néanmoins quelques larmes : elles y ont posé au sommet de leur gloire.
Source : lepoint.fr
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