DJIHAD EN SYRIE : COMMENT LES JEUNES BASCULENT-ILS VERS L’EXTREMISME ?

Alors que deux adolescentes, interpellées mardi, sont mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, la France s’inquiète de plus en plus. Qui sont ces jeunes qui se lancent dans le djihad ? Comment sont-ils endoctrinés ?

Selon les chiffres de la police de l’aéroport d’Orly, deux à trois Français partent chaque jour faire le djihad en Syrie. Pierre-Henri Digeon, chef de la police de l’aéroport parisien, s’inquiète : « La problématique est réelle et elle ne s’est pas tarie. »

Laurent Fabius, le ministère des Affaires Etrangères, évaluait en avril à 500 le nombre de Français partis en Syrie.

LA FAUTE D’INTERNET ?

Les deux adolescentes qui songeaient partir faire le djihad en Syrie se sont auto radicalisées sur les réseaux sociaux. « Il n’y a pas à proprement parler de ‘recrutement’. C’est-à-dire qu’il n’y a pas – ou du moins pas encore – des agents recruteurs sur le net qui s’efforceraient d’attirer à eux des volontaires. On a affaire à des jeunes qui s’autoradicalisent sur les sites salafistes et cèdent à la tentation de l’engagement armé et de l’aventure sur le terrain en consultant les sites des rebelles jihadistes ou de leurs sponsors d’Arabie Saoudite ou du Qatar », explique Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Sud Ouest.

LES VICTIMES, DES JEUNES PERDUS ?

« Le phénomène touche essentiellement des jeunes en perte de repères sociaux, souvent privés d’autorité ou de modèle parental, qui ont une vision assez dévalorisée d’eux-mêmes et recherchent par leur engagement à se faire valoir à leurs yeux et aux yeux des autres » explique Alain Chouet, auteur de plusieurs ouvrages sur le terrorisme.

Pour lutter contre ce fléau, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté en avril dernier un plan gouvernemental visant à lutter anti-jihad. Un numéro vert a été mis à disposition des familles et des jeunes pour pouvoir aider la police.

 


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