Manifestation à Paris : la gauche de la gauche est dans la rue

Des milliers de personnes ont manifesté samedi 12 avril dans les rues de Paris après l’appel du Front de gauche, du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et de plusieurs associations et syndicats. Que faut-il retenir de première manifestation après les municipales et le remaniement du gouvernement de François Hollande ? Tension au sein de la gauche, quand l’extrême gauche et le Parti socialiste ne s’entendent plus.

Selon l’extrême gauche, organisateur de cette journée de manifestation, il s’agissait d’une marche « contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses ». Armés d’une immense banderole clamant « Hollande ça suffit », 100 000 manifestants selon les organisateurs et 25 000 selon la police, ont déferlé dans les rues de la capitale.

Une manifestation contre le gouvernement

Dans le cortège, on pouvait également apercevoir des banderoles en défaveur du tournant politique de François Hollande : « Quand on est de gauche, on taxe la finance », « Quand on est de gauche, on est du côté des salariés », ou encore « Quand on est de gauche, en Europe c’est l’humain d’abord ». Les personnalités en tête du défilé, Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), et Alexis Tsipras, candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission européenne, ont sévèrement critiqué la nouvelle équipe socialiste issue du remaniement. L’extrême gauche se positionne donc en travers du nouveau gouvernement : « C’est un message envoyé au gouvernement. (…) Il y a une gauche dans ce pays et il n’est pas acceptable qu’elle soit usurpée pour appliquer une politique de droite sur le plan économique », a expliqué M. Mélenchon décrivant un système politique trop engagé à droite.

Des messages anti-Valls

Plusieurs manifestants ont été très critique à l’égard du nouveau premier ministre. En témoigne cette photo publiée sur les réseaux sociaux où la statue de Leon Blum est prise à partie :

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Certains membres d’Europe Écologies-Les Verts (EELV), présents au défilé à l’encontre de leur direction, n’ont pas caché leurs désaveu pour le nouveau gouvernement : « Notre présence est cohérente avec la décision d’EELV de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls », expliquent-t-ils. Par ailleurs, l’économiste Liêm Hoang Ngoc,député et membre du bureau national du PS, a manifesté sont désaccord avec le président de la République : « Hollande s’est trompé de Premier ministre et nous impose un virage qui n’a pas été discuté. Il y a un grand trouble dans l’aile gauche du PS, il nous faut un congrès extraordinaire du parti. Beaucoup de parlementaires ont voté la confiance à Manuel Valls uniquement pour éviter la crise de régime. »

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il qualifie le nouveau premier ministre de « socialiste qui pose problème à tout le monde, à commencer par les socialistes eux-mêmes ». Cette manifestation du 12 avril fait monter un peu plus la tension au sein de la gauche et est un succès selon les organisateurs qui espèrent être entendus par François Hollande.


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