Eric Zemmour, l’homme qui dérange

Le personnage Zemmour est difficile à cerner, pourtant il déchaîne les foules. Ses opinions autant que ses interventions ne passent jamais inaperçues. Il avait fait le buzz -ou plutôt crée la polémique- lorsque, sur le plateau de Paris-Berlin sur Arte, il avait soutenu sa thèse sur l’existence de race, s’attirant les foudres des associations de défense des droits de l’homme et de lutte contre le racisme. Zemmour possède ce coté conservateur qui agace, tel un papy qui veut défendre sa vieille France, sans accepter les transformations qu’elle subit. Il s’était exprimé en faveur des tests ADN, un amendement qui avait suscité de vive réaction en France. Un brin macho, avec une vision de l’homme assez archaïque, estimant qu’il est de nature un prédateur sexuel de part sa pilosité… Sans compter sur son antiféminisme primaire qu’il a pu étaler dans son livre Premier Sexe, des opinions bien tranchées chez le journaliste le plus en vogue du moment. Mais son image de marque, Zemmour la cultive chaque samedi soir sur le plateau d’On n’est pas couché. Sans ménagement il s’amuse à repousser les invités de l’émission dans leurs moindres retranchements. Une répartie indéniable ainsi qu’une culture impressionnante qui fait de lui un journaliste des temps modernes : autant à l’aise sur un plateau télé qu’avec une plume. Même si les idées de Zemmour dérangent et qu’il ne fait pas dans la dentelle, il est remarquable par son refus acharné de suivre la ligne de conduite d’une société cultivée par le politiquement correct. Zemmour est un journaliste critiqué et critiquable, mais ses opinions aussi virulentes soient-elle, permettent de ne pas s’enfermer dans une tour d’ivoire intellectuelle, et ainsi d’entretenir un réel débat de fond. Comme le disait si bien Voltaire « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire ». Et c’est bien là l’essence même du pluralisme intellectuel.


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