Pussy Riot: Elle dénonce les prisons d’esclavage en Russie

Nadejda Tolokonnikova, l’une des trois Pussy Riot, condamnée en 2012 à deux ans de travaux forcés pour hooliganisme et blasphème, entame une grève de la faim. Elle dénonce ses conditions de détention.

La jeune femme de 23 ans, membre des Pussy Riots purge sa peine au camp de travail pour femmes en Mordovie, camp où les prisonnières sont traités comme du bétail, comme des esclaves d’après ce qu’elle décrit. « Afin de maintenir discipline et obéissance, il existe un système de punition officieux. Les prisonnières perdent « leurs pivilèges hygiéniques » – il n’y a pas le droit de se laver ni d’utiliser les toilettes – ; et « leurs privilèges de restauration » – il est interdit de manger sa propre nourriture ou ses boissons.Les conditions d’hygiène au sein du camp sont pensées pour faire sentir à chaque prisonnière qu’elle est un animal sale et dégoutant, privé de tout droit. Bien qu’il y ait des ‘pièces d’hygiène générales’ dans les dortoirs, il y aussi une ‘salle d’hygiène générale’ utilisé dans un but punitif. Cet endroit a une capacité de cinq personnes, mais les 800 prisonnières y sont envoyées pour se laver. »

En ce qui concerne le travail, les prisonnières, dont Nadejda Tolokonnikova, travaillent entre 16 à 17 heures par jour. De 7 h 30 du matin jusqu’à minuit et demi. Elles ne peuvent obtenir qu’une journée de repos tous les mois et demi.  Mais le pire n’est pas là. Il s’agit des punitions infligées à celles qui osent parler : « Les plaintes ne sortent pas de prison. L’administration, mesquine et vengeuse, utilisera entre temps tous les mécanismes possibles pour mettre la pression sur la prisonnière, dont la plainte fera empirer les choses au lieu d’aider tout le monde. Ils pratiquent la punition collective : vous vous plaignez qu’il n’y ait pas d’eau chaude, ils coupent l’eau complètement. » Quand aux sévices physiques, ils sont nombreux, mais aussi de l’humiliation : « Certaines sont battues. Ils les frappent dans les reins, dans la figure. Les prisonnières elles-mêmes donnent les coups et aucune blessure n’a lieu sans le consentement ni l’approbation de l’administration. Il y a un an, avant que j’arrive, une Tzigane a été battue à mort. L’administration a pu couvrir ce décès. La cause officielle de la mort est un accident vasculaire cérébral. Dans une autre unité, une couturière qui n’avait pas la force de poursuivre a été déshabillée et forcée à coudre nue. » 

Nadejda Tolokonnikova qui a révélé toutes ses horreurs reste toujours en prison, la peur au ventre, mais a entamé une grève de la faim pour se faire entendre. Elle à été menacée de mort par le directeur. L’administration carcérale russe, à quant elle rejeté toutes les accusations et a affirmé qu’il s’agissait d’un chantage pour changer de travail.


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