Homophobie, le football épinglé

L’image du football se dégrade encore. Une étude de l’association Paris Foot Gay montre que l’homophobie dans ce sport est toujours une réalité.

L’homosexualité a toujours été un sujet sensible dans le football. En 1990, l’Anglais Justin Fashanu était le premier à faire son coming-out. Il avait alors été banni de son club avant de mettre fin à ses jours.
Le football professionnel est plus homophobe que la moyenne du monde sportif. Selon l‘étude commandée par Paris Foot Gay (PFG) et coordonnée par le conseiller en psychologie du sport Anthony Mette paru ce mardi, 41% des joueurs professionnels interrogés et 50% de ceux évoluant encore en centre de formation « ont déclaré des pensées hostiles envers les homosexuels ». Pour cette étude, 363 sportifs ont été sondés dont 121 pros, 129 aspirant-pris et 113 « sportifs tout-venant ».

Cela fait dix ans que Paris Foot Gay se bat, en vain, contre le fléau de l’homophobie dans le milieu sportif.  «Dix ans de bras de fer avec le déni, la condescendance, l’humour gras, la mauvaise foi, voire la haine plus ou moins dissimulée», affirme l’association. Mais aujourd’hui, Paris Foot Gay est bien décidé à faire changer ces mentalités.

Si une charte existe déjà, elle n’a été signée que par 8 clubs (sur les 40 professionnels), et personne ne sait si la FFF, elle même, l’a signé.
De même, aucune sanction n’est prise envers les joueurs faisant preuve de racisme. Quand Joey Barton (joueur marseillais) a traité Thiago Silva (joueur parisien) de transsexuel, cela n’a pas fait l’objet de sanction.

Le Paris Foot Gay souhaite que les clubs soutiennent les coming-out et que les joueurs aient le courage d’avouer leur homosexualité. Ensuite, l’association désire sensibiliser les joueurs dans les centres de formations. C’est ici, précisément, que le combat doit s’intensifier.

«On est intervenus au centre de formation de Niort. Les jeunes répètent ce qu’ils entendent, et surtout ils partent du principe qu’un homosexuel ça ne joue pas au foot, raconte Pascal Brethes, le directeur du PFG. On a fini avec un extrait de film où on voit Thuram qui dit qu’il ne voit pas la différence entre le racisme et l’homophobie, on sent que ça marque.»

Mais pour 70% des footballeurs interrogés, l’homophobie reste un sujet tabou dans le football.


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