Renault : le pire est à venir pour les salariés

Dans la nuit du dimanche au lundi 22 avril, un ouvrier de l’usine Renault de Cléon (Seine-Maritime) s’est suicidé sur son lieu de travail. Il a laissé deux lettre dans lesquelles il explique les raisons de son geste.

A 35 ans, le mécanicien qui travaillait pour l’entreprise depuis 13 ans, a été retouvé lundi matin, pendu, par l’un de ses collègues. Dans une des lettres qu’il a laissé destinée à la direction, il évoque les « pressions» et le «chantage» qu’il subissait. «Merci Renault. Merci pour ces années de pression, chantage (au service de) nuit. Où le droit de grève n’existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l’incertitude de l’avenir sont de bonne guerre, paraît-il? Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos», écrit-il en s’adressant directement au PDG du constructeur automobile, Carlos Ghosn.

Selon Pascal Le Manach, délégué syndical CGT, le salarié «faisait l’objet de pressions de la direction depuis qu’il avait pris activement part aux grèves contre le projet d’accord compétitivité-emploi cet hiver». «La direction l’avait notamment menacé de le faire redescendre en équipe (de jour), avec une perte financière très importante à la clé», a-t-il ajouté.

Même si l’accord compétitivité-emploi, signé le 11 janvier par les partenaires sociaux, prévoit notamment une meilleure couverture santé pour les salariés, certaines mesures visant à augmenter la flexibilité du travail sont dénoncées par les syndicats. Parmi elles, le recours à l’activité partielle en cas d’urgence et la facilitation de la mutation interne.

A la suite de ce suicide, une enquête a été ouverte par le parquet de Rouen pour «recherche des causes de la mort».


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés