Chypre : la nouvelle victime de la crise

Chypre, minuscule île qui barbote dans la Méditerranée orientale et, depuis 2010, dans la crise grecque, va bénéficier d’un plan d’aide extraordinaire pour stabiliser sa dette. Ce plan, dont le premier jet a été tracé le week-end dernier par les 17 membres de l’Eurozone, dont la France, et le Fonds Monétaire International (FMI), avant d’être rejeté par le Parlement chypriote, a été remanié (il n’est désormais plus question d’instaurer une taxe sur l’ensemble des dépôts bancaires), puis validé, dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mars.

La première tentative de sauver Chypre, qui croule sous les emprunts depuis l’explosion de la crise grecques en 2010, s’était soldée par un échec… Et par un soupir de soulagement des petits épargnants qui redoutaient de voir leurs dépôts bancaires pillés par ceux que les leaders du Parti de Gauche appellent les « 17 salopards » de la Zone Euro. Dans la nuit de dimanche à lundi, un accord a finalement été trouvé entre le président chypriote, Nicos Anastasiades, et ses bailleurs de fonds internautionaux, pour parvenir à un plan d’aide d’environ 10 milliards d’euros. Ces 10 milliards d’euros, qui seront prélevés d’une part dans le « mécanisme européen de stabilité » et d’autre part dans les caisses du FMI, doivent « permettre à la dette de Chypre de rester soutenable », selon le chef de l’Eurogroupe, le néerlandais Jeroen Dijsselbloem, soit autour de 100% du PIB à l’horizon 2020.

Coup de projecteur sur les trois principales mesures du plan de sauvetage de l’énième victime de la crise. Plan qui sera soumis au vote de plusieurs parlements de pays de la Zone Euro, dont l’Allemagne, mi-avril, environ un mois avant le premier versement de l’aide.

  • Démantèlement de la Popular Bank. La seconde banque de l’île, la Laiki Bank, dite Popular Bank, sera mise en liquidation, puis scindée entre une « bad bank », structure de défaisance vouée à disparaître, et une « good bank », où seront rassemblés les dépôts inférieurs à 100.000 euros, qui bénéficieront d’une garantie publique de l’Union européenne. Ainsi, seuls les actionnaires détenteurs d’obligations et les déposants non-assurés au-delà de 100.000 euros subiront des pertes importantes. Objectif : réduire la part surdimensionnée du secteur bancaire dans l’économie chypriote.
  • Maintien de la Bank of Cyprus. La première banque de l’île, qui reprendra les dépôts garantis et les dettes de la Popular Bank, appliquera une ponction d’environ 30% sur les dépôt bancaires supérieurs à 100.000 euros.
  • Restriction des mouvements de capitaux pour éviter la fuite des capitaux (russes et britanniques, notamment).

Outre ses trois mesures phares, qui seront normalement appliquées courant avril, Chypre devra mettre en œuvre un programme de lutte contre le blanchiment d’argent.

Crédits photo : AFP


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés