Le Front national profite de l’impopularité du PS pour rafler des voix dans l’Oise

Alors que le gouvernement socialiste, incarné par les impopulaires Français Hollande et Jean-Marc Ayrault, est au plus bas dans les enquêtes d’opinion, le Front national (FN) rafle assez de voix pour se hisser au second tour de l’élection législative partielle dans la seconde circonscription de l’Oise. Que révèle l’élimination au premier tour de la candidate du Parti socialiste (PS) Sylvie Houssin au profit des têtes de listes de droite (le député UMP Jean-François Mancel) et d’extrême-droite (la frontiste Florence Italiani) ? L’échec de la politique gouvernementale ? La montée inexorable du FN ?

Hier, dimanche 17 mars, la candidate du Parti socialiste, Sylvie Houssin, a été éliminée dès le premier tour de l’élection législative partielle dans la seconde circonscription de l’Oise, laissant la voie libre au Front national, dont Florence Italiani porte les « sinistres » couleurs (le bleu marine), pour un duel avec le député sortant de l’UMP Jean-François Mancel.  Le PS s’est empressé de répliquer, prenant acte de l’élimination de sa candidate et appelant « sans hésitation à faire barrage au Front national » lors du second tour.

Que révèle l’échec cuisant de Sylvie Houssin et l’accession au second tour du FN ?

L’ « inexorable montée du FN », selon le secrétaire du parti de Marine Le Pen, Steeve Briois, qui s’est bien évidemment réjoui de la défaite de la liste socialiste. « Le PS dévisse de manière spectaculaire, ne laissant aucun doute sur le rejet que le gouvernement et sa majorité suscitent après à peine 10 mois d’exercice du pouvoir », jubile-t-il dans un communiqué, sans oublier de tacler le candidat de l’UMP, qui réalise, selon lui, une vraie « contre-performance, puisqu’en 8 mois, le député UMP progresse extrêmement peu par rapport au scrutin du mois de juin. »

Au vu des dernières enquêtes d’opinion, dans lesquelles plafonnent les deux têtes de l’exécutif, le chef de l’Etat François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le frontiste n’a pas tort lorsqu’il évoque le rejet de la politique gouvernementale. Un rejet qui s’est moins illustré dans la montée toute relative du FN que dans l’explosion de l’abstention (67,21% des électeurs se sont abstenus, c’est 25% de plus que lors du premier tour des élections de juin dernier).

C’est sur ce point que le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a voulu mettre l’accent, déclarant dans un communiqué que la participation « a été extrêmement faible » ce dimanche dans l’Oise et relevant que la circonscription a de toute façon « toujours été à droite ». Une explication emprunte de défaitisme et qui ne laisse poindre aucun remord…

A l’inverse de celle de la malheureuse non-élue, Sylvie Houssin, qui a perdu neuf points en neuf mois. « C’est le signe qu’une partie de nos concitoyens sont dans le désarroi, qu’ils ne perçoivent pas encore suffisamment la politique menée par Hollande et qu’il va nous falloir du temps pour montrer que la gauche agit, qu’elle agit dans leur sens », a-t-elle déclaré. La candidate sociale a par ailleurs refusé de donner une consigne de vote à ses électeurs, estimant que le choix entre Jean-François Mancel et Florence Italiani se résumait à une option entre « la droite extrême et l’extrême droite ».

« En 1998, j’ai été élue, alors que M. Mancel avait fait une alliance publique avec le Front national, donc pour moi, ce sont les mêmes », a-t-elle rappelé.

Photo : la candidate du FN Florence Italiani dans la 2e circonscription de l’Oise. AFP/Pierre Verdy.


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés