Clearstream : quelle intervention de l’Elysée dans l’appel du Parquet de Paris ?

Le soulagement de Dominique de Villepin à l’annonce de sa relaxe dans le cadre de l’affaire Clearstream aura été de courte durée. Vendredi 29 janvier, le Parquet de Paris fait appel de cette décision. Dans une affaire juridique extrêmement politisée, les soupçons sur une éventuelle intervention de l’Elysée dans cette décision sont nombreux. Qu’en est-il réellement ?

L’affaire Clearstream est décidément une affaire de soupçons. L’imbroglio continue puisque nombreux sont ceux qui soupçonnent l’Elysée d’être intervenu dans la demande d’appel de la relaxe de l’ex-premier ministre Dominique de Villepin. L’Elysée, mais aussi Jean-Claude Marin, le procureur de Paris, Michèle Alliot-Marie, la garde des sceaux sont suspectés d’avoir collaboré.

Scandale d’autant plus accru que le député UMP Jean-Pierre Grand a demandé la démission de Jean-Claude Marin suite aux propos qu’il a tenus mardi dans Le Figaro. Le procureur de Paris envisageait de ne pas faire appel « si Dominique de Villepin avait été condamné ». Le député villepiniste en déduit naturellement que seul Dominique de Villepin est visé « Cela veut dire que la seule cible du procureur de la République, c’est Dominique de Villepin […] Deux solutions : ou bien ce procureur a eu des instructions précises. Comme il ne sait pas comment le justifier, il est très maladroit. Qu’il le dise, on ne lui en voudra pas. Ou bien il n’a pas eu d’instructions. Dans ce cas-là, il est indigne de sa fonction et il faut qu’il démissionne » affirme le député de l’Hérault dans les couloirs de l’Assemblée.

« Il était techniquement inconcevable de ne pas faire appel » répond le procureur Jean-Claude Marin.

Mais ce rebondissement fait ressortir les fantômes du placard et notamment l’annonce en 2009 de la réforme du système judiciaire de Nicolas Sarkozy. D’autant plus que vers la mi-février, le gouvernement devrait révéler les détails de la réforme de la procédure pénale : juge d’instruction supprimé, enquêtes pénales désormais conduites par le ministère public. Il devient de plus en plus difficile de croire en l’impartialité d’un organe de justice bientôt sous la coupe du gouvernement…

Crédits photo : Bertelsmann Stiftung©creativecommons


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