François Hollande, l’impopulaire, entame sa croisade provinciale

Avec sa visite de quarante-huit heures dans la capitale de la Côte-d’Or, Dijon, le président de la République, François Hollande, dont la cote d’impopularité ne cesse de croître, inaugure une nouvelle forme de déplacement en province. Objectif : reconquérir l’opinion en commençant par les Bourguignons.

C’est un chef de l’Etat marqué du sceau de l’impopularité qui arrive ce lundi dans la capitale de la Côte-d’Or, Dijon, pour une visite d’environ quarante-huit heures. Lors de son escapade provinciale, la première d’une longue série selon un communiqué officiel de l’Elysée, François Hollande rencontrera les jeunes, les acteurs socio-économiques et les élus locaux, auxquels il fera part de ses priorités – la jeunesse, « la lutte contre le chômage, la compétitivité de nos entreprises et le financement de nos retraites » –, et visitera deux entreprises : la firme de biotechnologie Onco Design et les laboratoires Urgo. Dans un climat économique morose, il tentera par ailleurs de rassurer les administrations et les collectivités locales acculées par les coupes budgétaires, en confirmant l’importance des services publics.

Avec ce déplacement en Bourgogne, le second président socialiste de la Ve République, dont la cote de popularité « rase les pâquerettes », inaugure un nouveau rythme de visites de terrain, qui se veut aux antipodes de celui de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, connu pour ses escapades « en coup de vent ». Selon un communiqué de l’Elysée, François Hollande effectuera ainsi, dans les mois qui viennent, plusieurs visites d’environ deux jours en province. Une « croisade pédagogique » qui lui donnera la chance d’expliquer sa politique aux Français et de reconquérir le cœur de ses électeurs. Selon une récente étude de l’Institut BVA, plus des deux-tiers des citoyens de l’Hexagone (68%) et un peu moins de la moitié des électeurs de François Hollande au second tour de l’élection présidentielle (44%), se déclarent déçus par le début de son quinquennat…

Un quinquennat auquel le chef de l’Etat associe pourtant les trois mots « constance », « endurance » et « espérance ». Quelle constance ? L’ancien candidat socialiste n’a pas tenu sa promesse d’inverser la courbe du chômage en 2013. Et les Français, qui subissent de plein fouet les mesures d’austérité, semblent avoir perdu tout espoir dans l’avenir. Sans surprise, les critiques fusent dans les rangs de l’opposition, qui vilipende « l’attentisme » du chef de l’Etat et au sein même de la majorité.

Dans un entretien au journal Le Monde, l’ancien ministre de Sarkozy, Bruno Le Maire, estime que le président est « plus préoccupé par les équilibres au sein du PS » que par la situation d’un pays qui s’enlise dans la crise. Il lui reproche surtout de ne pas dire « la vérité aux Français ». C’est aussi ce que pense le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur qui s’est récemment confié au Figaro : « On a peut-être eu tort de ne pas dire au départ la vérité de la situation. »

Les futurs déplacements du chef de l’Etat en province lui permettront-ils de réparer ses erreurs en revenant avec les Français sur la réalité de la crise économique et de ses impacts sociaux ? François Hollande osera-t-il endosser l’habit d’un Winston Churchill et offrir aux Français « du sang, du labeur, des larmes et de la sueur » ?

Crédit photo : Reuters.


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