Mort d’Hugo Chavez : une chance pour le Venezuela ?

Le président vénézuélien Hugo Chavez a succombé à son cancer du colon mardi soir. C’est la fin de la présidence d’un homme qui a consacré sa vie à aller dans le sens de la politique marxiste en prenant régulièrement pour cible le modèle capitaliste avec les Etats-Unis comme principaux boucs émissaires. 

Certains verront la fin d’un provocateur acharné, d’autres un défenseur de la justice sociale. C’est le vice-président Nicolas Maduro qui a annoncé la nouvelle mardi, confirmant ainsi les rumeurs qui circulaient depuis quelques jours sur la dégradation de l’état de santé de Chavez. « Nous avons reçu l’information la plus dure et la plus tragique que nous pouvions annoncer à notre peuple. À 16h25, aujourd’hui 5 mars, est mort notre commandant, le président Hugo Chavez Frias », a déclaré Maduro.

La nouvelle n’est pas étonnante compte-tenu des propos tenus par les proches de Chavez. Lundi soir, Ernesto Villegas, le ministre de la Communication avait annoncé « une détérioration de (sa) fonction respiratoire. Actuellement, il présente une nouvelle et grave infection ». Après cette intervention, une réunion entre les hauts responsables politiques et militaires du Venezuela s’est tenue pour probablement évoquer l’avenir du pays après la disparition imminente du commandant Chavez.

Depuis la mort du dirigeant, la thèse du complot américain est avancée….pour continuer à nourrir la haine contre les Etats-Unis ? « Nous n’avons aucun doute, arrivera un moment dans l’Histoire où nous pourrons créer une commission scientifique (qui prouvera) que le commandant Chavez a été attaqué avec cette maladie (…) Les ennemies historiques de cette patrie ont cherché un point faible pour atteindre la santé de notre commandant », a affirmé le vice-président.

Les partisans de Chavez préfèrent avancer son engagement pour améliorer la situation sociale et économique du pays. Si on met de côté la diabolisation de Chavez par ses ennemies, on peut évoquer quelques points positifs comme la mise en place d’un système de santé et d’éducation gratuits pour les Venezueliens. Chavez restera aussi pour beaucoup l’homme qui n’a pas hésité à tenir des propos très durs, parfois choquants envers les Etats-Unis et leur ami Israël.

La mort de Chavez serait-elle une chance qui permettra au pays de remonter la pente ? Il laisse derrière lui un pays affaibli, conséquence de plusieurs choix qui ne semblent pas avoir été pertinents puisque l’inflation atteint aujourd’hui un taux qui dépasse les 20 %. Parmi ces choix, le licenciement des cadres qui a fait stagner la production de pétrole, la nationalisation des industries du ciment et de l’aluminium qui a porté un coup fatale à ces secteurs porteurs dans les années 90. Pour ajouter encore à tous ces problèmes, l’insécurité fait rage et il faudra encore beaucoup de temps et de réformes pour en venir à bout.

Chavez a pris le soin avant sa mort, d’appeler à voter pour Maduro lors des prochaines élections qui se tiendront les prochaines semaines, sa mort pourrait aussi ne rien changer si le prochain président souhaite diriger dans la lignée de Chavez.

 


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