Medef : Laurence Parisot, le Medef est à elle !

La patronne des patrons, Laurence Parisot, est prête à tout pour conserver son trône : commencer par ébruiter ses ambitions, puis monopoliser les ondes et les plateaux télé pour justifier sa volonté de modifier les statuts du Medef, condition sine qua non pour briguer un énième mandat, et enfin annoncer solennellement sa future candidature… Dans les colonnes du Monde. Pourquoi l’actuelle présidente du Medef – et candidate à sa propre succession – s’accroche-t-elle comme une bernique sur son rocher au poste suprême ?

Ainsi donc, Laurence Parisot, l’actuelle présidente du Medef, la principale organisation patronale de France, veut rempiler pour un énième mandat ? C’est ce qu’elle a confié – Et quelle confidence ! Elle a vraiment surpris tout le monde… ou pas – samedi dernier au Monde, ravivant le feu qui consume depuis le début de l’année les relations entre les aspirants-patrons des patrons et la seule et l’unique… qui compte bien le rester.

« J’ai l’audace d’espérer pouvoir soumettre ma candidature à un troisième mandat », s’est-elle ainsi permise de déclarer au journal Le Monde. Quelle audace Mme Parisot ! Malheureusement pour elle, son audace ne suffira pas pour changer la loi. Car la patronne des patrons, qui a voulu laisser planer le doute autour de sa future candidature, n’a pas le droit de concourir à sa propre succession, en raison des statuts du Medef qui lui interdisent pour l’heure de se représenter. Des statuts qu’elle estime, on n’en doute pas, sclérosés, et qu’elle souhaiterait, on la comprend, réformer.

« Je souhaiterais que l’évolution des statuts me permette » de rester au sommet du mouvement patronal, a-t-elle expliqué au Monde, en prenant toutefois le soin de préciser que sa « démarche n’échappera à aucun moment au suffrage de nos électeurs, qu’elle est démocratique et vise même à un approfondissement de notre démocratie interne. » Une manière pour Laurence Parisot de riposter à ses adversaires qui qualifient sa candidature – pour le moment non-valide – de putsch.

Et cela y ressemble beaucoup. A quelques mois des élections (elles se tiendront courant juillet), la patronne des patrons a soumis au comité statuaire du Medef, la question des statuts. Pourquoi ? Pour pouvoir se faire réélire, pardi ! Une visée qu’elle a tenté de dissimuler des mois durant… Entretenant les rumeurs de ses partisans autour sa future candidature et s’attirant les foudres de ses opposants.

Thibault Lanxade, candidat au poste suprême et patron parisien de PME, a ainsi qualifié l’annonce de la candidature de la chef du Medef « d’erreur au regard de la lettre comme de l’esprit » des statuts du mouvement patronal.  « Nos entreprises attendent autre chose du Medef que le spectacle des intrigues et des jeux de pouvoir », a-t-il ajouté dans un communiqué, faisant référence au flou consciemment entretenu par Laurence Parisot autour de sa candidature. Par ailleurs, M. Lanxade a dénoncé la précocité d’une telle annonce réalisée au mépris des futures recommandations – qui pourraient freiner les ambitions de Mme Parisot – du comité statutaire de l’organisation patronale.

Laurence Parisot conservera-t-elle le trône du Medef ? Accueillera-t-il prochainement les fesses d’un autre ? Thibault Lanxade, Pierre Gattaz, Jean-Claude Volot, Geoffroy Roux de Bézieux, ils sont nombreux à vouloir prendre sa place. Mais la patronne des patrons semble prête à tout pour garder les rênes du mouvement patronal… Rênes qu’elle avait obtenues pour cinq ans en 2005, puis pour trois années supplémentaires en 2010.

Crédit photo : AFP/Eric PIERMONT


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