Amnistie sociale à gauche, indignation à droite

Une proposition de loi introduite par la gauche et visant à amnistier les syndicalistes ayant commis des délits entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, fait grand bruit au sein de l’opposition. La gauche pose des conditions à cette amnistie, tandis que la droite accuse le gouvernement de meubler son manque d’initiative à l’égard des chômeurs.

Le texte adopté par le Sénat vise à annuler les condamnations pénales et les sanctions disciplinaires à l’encontre des syndicalistes ayant porté atteinte aux biens entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013. Certains manifestants ne sont pas concernés par cette proposition de loi, comme les anti-OGM ainsi que ceux qui ont menacé l’autorité publique.

Si cette proposition initiée par le Front de Gauche met mal à l’aise le PS, le gouvernement cherche tout de même à rassurer ceux qui craignent l’impunité. « Le gouvernement sur ce sujet a toujours dit qu’il fallait respecter un équilibre entre la légalité républicaine – évidemment toutes ces actions doivent s’inscrire dans le respect de la loi -, et en même temps le droit syndical », a déclaré la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, vendredi sur France 2. D’autres comme Philippe Martin, vice président du groupe-PS, n’exclut pas l’idée de compléter le texte.

Les réactions d’indignation n’ont pas tardé à pleuvoir. À droite, Rachida Dati dénonce le laxisme du gouvernement à travers un cadeau qu’il veut faire aux syndicalistes à défaut de trouver des solutions concrètes aux problèmes : « Moi, ce qui me gêne dans l’amnistie, c’est que le gouvernement actuel répond à une clientèle. Comme le climat est en ce moment très dur, on a l’impression qu’on leur dit, comme on ne peut rien faire pour vous pour défendre votre emploi, finalement on vous amnistie, soyez déjà contents. (…) il est légitime de se rebeller (mais) je ne vais quand même pas cautionner la casse. Je pense que la magistrature à laquelle j’ai appartenu, avait un pouvoir d’appréciation assez large pour pouvoir tenir compte des circonstances et être indulgente. Par exemple, on pouvait tout à fait déclarer coupables des personnes qui avaient pu casser mais avec une dispense de peine », a commenté Rachida Dati sur I-Télé.

Laurence Parisot, présidente du MEDEF, condamne « un appel à encourager la destruction et le cassage » qui mine le dialogue entre syndicat et patronat.

La proposition de loi qui doit être votée à l’Assemblée Nationale risque de faire encore beaucoup de bruit en raison de l’injustice qu’elle implique.

 


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