DSK : il va régler ses comptes avec Marcela Iacub

Belle et Bête, le nouveau livre de la philosophe et chroniqueuse libertaire Marcela Iacub, dont les premières « bonnes feuilles », publiées jeudi dans Le Nouvel Observateur, ont créé la polémique, s’exposera bientôt dans les vitrines des meilleures librairies. Sitôt sorti sitôt saisi ? Les avocats de Dominique Strauss-Kahn, le (anti)héros du livre en question et ancien patron du FMI, viennent d’annoncer qu’ils demanderaient à la Justice sa saisie. Un moyen pour la « bête » de régler ses comptes avec son ex-« belle » ?

DSK ne semble pas sensible aux « bonnes feuilles » de Belle et Bête, publiées dans les colonnes du Nouvel Observateur, le 21 février 2013. Extraites du nouveau roman de Marcela Iacub, la sulfureuse auteure d’Une société de violeurs – livre dans lequel la juriste-essayiste-journaliste prend position pour Dominique (nique, nique) contre le « féminisme punitif » –, elles relatent la liaison passionnelle et fusionnelle que celle-ci a entretenu durant huit mois avec l’ancien ministre des Finances.

Dans Belle et Bête, la chroniqueuse de Libération, qui mêle l’intime au théorique, dépeint DSK comme un être fascinant, parfois violent, mi-homme mi- cochon. « Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et n’avais aucune culture. Et j’ai été folle de toi », confesse Marcela Iacub, avant de pénétrer dans les arcanes d’une histoire d’amour marquée par le sexe et mâtinée de violence.

L’ex-patron du Fonds Monétaire International (FMI), qui n’apprécie visiblement ni la prose de son ancienne amante ni le sobriquet qu’elle lui a donné, « le porc », s’est déclaré « saisi d’un double dégoût » avant de vilipender « une publication commerciale et crapoteuse » ainsi qu’une « femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement ».

Ce lundi, DSK est allé encore plus loin, en assignant en justice Marcela Iacub et son éditeur Stock pour « atteinte à l’intimité de la vie privée ». Les avocats de Dominique Strauss-Kahn, maîtres Richard Malka et Jean Veil, ont déclaré qu’ils réclamaient l’insertion d’un encart sur chaque exemplaire de Belle et Bête, la saisie du livre, ainsi qu’une publication judiciaire couvrant la totalité de la une du Nouvel Observateur. La « bête » et ses avocats demanderont en outre « 100 000 euros de dommages et intérêts » à l’auteure et son éditeur d’une part, au Nouvel Obs d’autre part.

DSK provoquera-t-il la saisie de l’œuvre controversée de Marcela Iacub ? Pas sûr… Car la philosophe et chroniqueuse ne le nomme jamais dans son livre… Lui préférant le sobriquet de « porc » qui, dans sa bouche, prend la forme d’un compliment. « Le porc a un rapport au présent que les humains n’ont guère. Il ne cesse de se réjouir de la chance inouïe qu’il a d’être vivant, de manger, de courir, de salir, de blesser, de ressentir », explique-t-il dans Belle et Bête.

Cependant, Marcela Iacub a confirmé dans une interview au Nouvel Observateur que le « porc » qualifie bel et bien l’ancien patron du FMI, tout en précisant, comme pour anticiper une poursuite en justice, que le livre comporte des éléments de fiction. Ce que confirme DSK dans une missive adressée au fondateur du Nouvel Obs, Jean Daniel, en fustigeant le « caractère fantasmatique et donc inexact du récit, c’est une atteinte méprisable à ma vie privée et à la dignité humaine ».


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