Iran : Journée de deuil national à la mémoire des martyrs

L’opposition iranienne poursuit sa mise à l’épreuve du pouvoir et exige désormais de nouvelles élections, rejetant ainsi la proposition d’un nouveau décompte des voix porté à l’attention du Conseil des Gardiens de la Constitution. De son côté, Mir Hossein Moussavi a appelé à une journée de deuil pour les sept civils morts lors de la grande manifestation de lundi.

Les trois opposants à Ahmadinejad, Mir Hossein Moussavi, Mehdi Karoubi et Mohsen Rezaï ont déposé un recours au Conseil des Gardiens de la Constitution pour obtenir un nouveau décompte. Le Conseil les entendra ce samedi et rendra un avis dans la journée du dimanche.

En attendant, le mouvement de l’opposition ne faiblit pas. Malgré l’interdiction formelle contre toute manifestation, les pro-Moussavi manifestent quotidiennement à Téhéran et un peu partout dans les grandes villes du pays, depuis samedi dernier. Plusieurs dizaines de milliers d’opposants, avertis via Internet, ont défilé mercredi en silence dans les rues de la capitale.

Mir Hossein Moussavi a appelé à de nouvelles protestations ce jeudi, afin d’honorer la mémoire des sept civils morts lundi dans les heurts opposant ses partisans à la milice islamiste. Il a demandé aux Iraniens de porter du noir et de se rendre dans les mosquées du pays.

De son côté, le pouvoir accentue la répression. Plusieurs journalistes et responsables politiques réformateurs ont été arrêtés dans la capitale, et depuis mardi, les journalistes ont l’interdiction de couvrir les manifestations « illégales ».

Bloqués dans leur travail, les grands médias ont recours aux vidéos amateurs mises en ligne  sur les réseaux sociaux de type YouTube, Facebook et Twitter. Ce dernier semble jouer un rôle décisif dans l’organisation de l’opposition La preuve en est : Washington a demandé le report d’une opération de maintenance, afin de permettre aux opposants iraniens de continuer à l’utiliser.

A ce rapport de force, l’opposition semble ressortir gagnant. Fort d’un soutien extérieur plus ou moins appuyé – Obama s’est dit « troublé » par les événements, Sarkozy a dénoncé « l’ampleur de la fraude » et Merkel les « irrégularités » du scrutin -, le système commence à se fissurer de l’intérieur. Quatre ayatollahs on appelé à de nouveaux votes et la presse faisait état de « querelles verbales et d’attaques physiques » entre les députés lors d’une session parlementaire à huis clos.

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