Berlusconi : il vante les actions de Mussolini pour gagner des voix.

Mais à quoi joue Silvio Berlusconi ? L’ex président du Conseil Italien, président du parti de droite Le Peuple de la Liberté, n’a pas hésité à vanter les actions de Benito Mussolini, chef de l’Italie fasciste entre 1922 et 1943.

Dimanche 27 janvier, le Cavaliere Berlusconi se trouvait à Milan, dans le nord de l’Italie, dans le cadre d’une cérémonie commémorative de la Shoah. Et c’est dans ce contexte pourtant très particulier qu’il a lâché une phrase qui a fait l’effet d’une bombe : « Les lois raciales représentent la pire faute d’un leader, Mussolini, qui en revanche a fait de bonnes choses dans tant d’autres domaines. » .

Une déclaration terrible dans un pays qui panse encore ses blessures infligées par le régime fasciste ! « La journée de la mémoire devrait servir à nous faire réfléchir comment notre humanité peut se précipiter dans un abysse sans nom. Berlusconi a utilisé cette opportunité pour une petite manoeuvre électorale et récolter quelques votes de la droite fasciste » s’est indigné Pier Luigi Bersani, candidat au poste de Président du Conseil pour le Parti Démocrate Italien. Et d’ajouter : « Pour moi, il s’agit de quelque chose d’indécent. » .

Car la phrase malheureuse du leader du « Popolo della Libertà » tombe à un moment bien particulier : il est en campagne pour les élections législatives des 24 et 25 février. Et c’est ce qui explique, pour de nombreux leaders politiques transalpins, la déclaration polémique de Berlusconi.

Roberto Maroni, secrétaire de la Ligue du Nord (parti avec lequel le Cavaliere avait coopéré lors son passage au gouvernement), s’est retrouvé bien embarrassé  : « Nous sommes en campagne électorale, je comprends les polémiques mais je ne veux pas les alimenter » , a-t-il temporisé. Très en colère, Antonio di Petro de la IDV a qualifié lui Berlusconi de « caricature » de Mussolini.

Dans la tourmente, le Popolo della Libertà a essayé de calmer l’incendie : « La dictature fasciste n’a jamais atteint l’horreur de celle des nazis et de celle de Staline » , a tenté d’argumenter Fabrizio Cicchitto. « Le débat instrumentalisé qui s’est ouvert détourne le sens des paroles de Berlusconi, qui se référait évidemment aux politiques d’aide sociale et de soutien aux familles (mis en place par Mussolini, ndlr) » .

Mais en Italie, le mal est fait. Le président de l’Union des  communautés juives du pays s’est dit scandalisé : « Les déclarations de Silvio Berlusconi sont non seulement superficielles et inopportunes, mais aussi (…) privées de sens moral et de fondement historique. » . 

Selon les derniers chiffres, le Parti Démocrate Italien recueillerait plus d’intention de votes pour les législatives que celui de Silvio Berlusconi.

 


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés