Incendie au Brésil : 233 morts, 0 responsable ?

Dimanche 27 janvier. La ville de Santa Maria au Brésil est réveillée aux aurores par les hurlements stridents des camions de pompiers qui foncent vers « Le Kiss », une boîte de nuit – littéralement – enflammée. En provoquant un incendie mortel, le show pyrotechnique du « Kiss » a tenu une bien funeste promesse : il a mis le feu. Bilan : 233 morts. A qui la faute ?

Ce lundi 28 janvier, les familles endeuillées côtoient celles qui, désemparées, n’ont toujours pas pu identifier le corps de leurs enfants. Elles patientent en larmes devant les portes de l’institut médico-légal de Santa Maria. Ville universitaire située dans le Sud du Brésil qui a accueilli, dans la nuit du 27 au 28 janvier, un sinistre d’une ampleur exceptionnel : l’incendie d’une boîte de nuit, dans lequel près de 233 personnes ont perdu la vie. Un bilan que pourraient venir alourdir certains blessés.

Qui les victimes doivent-elles blâmer ? La malchance ? Ou la mauvaise gérance ? La destinée ? Ou l’incompétence du service de sécurité ? Une enquête s’est ouverte pour déterminer les causes du drame et définir les responsabilités de chacun. A l’heure actuelle, une chose est sûre : les jeunes Brésiliens présents samedi soir au « Kiss » se sont retrouvés prisonniers des flammes. Raison : des failles dans la sécurité.

Elément déclencheur : un feu de Bengale. Allumé sur les coups de deux heures dans le cadre d’un spectacle pyrotechnique, il touche le plafond de l’établissement qui, recouvert d’une mousse d’isolement extrêmement inflammable, s’embrase vers 2H30. S’en suit un mouvement de panique. Les 400 fêtards, réunis pour un anniversaire, tentent de fuir les flammes qui lèchent les murs et les fumées toxiques qui envahissent l’espace du club, rendant l’air de plus en plus irrespirable. En vain.

Pas d’issue de secours ! « Nous n’avons pas réussi à utiliser la sortie de secours. Ceux qui étaient au fond de la discothèque sont restés piégés », déclare un rescapé de l’incendie de Santa Maria. Que faire ? Briser les murs avec des marteaux pour sauver les personnes bloquées avant l’arrivée des pompiers. Une méthode laborieuse. Ou sortir par la porte d’entrée. C’est la solution que choisissent la plupart des victimes.

Pour échapper aux volutes de fumée qui montent, toujours plus denses, dans le ciel du club, les clients se précipitent vers la porte d’entrée. A ce moment, plusieurs personnes disparaissent, emportée, puis piétinées, par la foule. Quant aux autres, ils ne peuvent pas sortir immédiatement : « les barrières métalliques utilisées pour organiser les files d’attente ont bloqué l’évacuation », raconte un témoin.

Plus inquiétant encore : les membres de la sécurité du « Kiss », inconscients du danger, auraient commencé par « bloquer la sortie des clients » pour s’assurer qu’ils payent leur consommation, selon le commandant des pompiers. Un excès de zèle qui coutera la vie à plusieurs centaines de jeunes Brésiliens… Morts piétinés ou asphyxiés.

L’enquête, qui s’est ouverte ce week-end au Brésil, précisera les causes du sinistre. Pour l’instant, une question plane sur le second incendie le plus meurtrier du pays : qui est responsable ?


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