Taxe à 75% : Hollande commence à en payer le prix
La mesure phare de la campagne de François Hollande s’est délitée suite au rejet par le Conseil constitutionnel. Après la censure du projet de taxe à 75 % des revenus de plus d’un million d’euros, le gouvernement se voit obligé de trouver une solution de remplacement pour ne pas perdre la confiance des électeurs tentés de voter Jean-Luc Mélenchon à la dernière présidentielle.
Le président de la République est attendu au tournant. La taxe à 75 % a joué un rôle important dans sa campagne, puisqu’elle a permis au candidat de créer un pont vers la gauche du PS et de rameuter des voix. Si le chef de l’Etat ne trouve pas de solution alternative, il risque de perde cette frange d’électeurs et être vivement accusé de ne pas tenir ses promesses.
Le gouvernement est donc confronté à la difficulté de trouver un autre taux de taxation en évitant qu’il soit à nouveau retoqué par les Sages. Pourtant, Europe 1 a annoncé l’abandon de cette mesure phare, ce qui n’a pas tardé à faire réagir l’Elysée et Matignon qui ont formellement démenti l’information. L’entourage du premier ministre admet cependant que le taux de la taxe sera revu à la baisse pour éviter un nouveau crash, « on travaille sur plusieurs hypothèses, ce ne sera peut-être pas 75 % ».
Pour l’heure, aucun chiffre n’est avancé, mais Jean-Marc Ayrault lui-même fait de la formulation d’une nouvelle mesure acceptable par le Conseil constitutionnel son cheval de bataille. « Le gouvernement travaille à trouver une solution de remplacement qui soit conforme à la décision du Conseil constitutionnel, parce qu’il ne s’agit pas de renoncer. C’est ce à quoi nous travaillons », a-t-il indiqué.
À gauche, il n’est pas question d’abandonner cet effort de deux ans demandé aux Français, mais beaucoup estiment qu’il va falloir proposer un taux convenable susceptible d’être validé par les Sages. « Autant je pense qu’il faut trouver le moyen de taxer les très hauts revenus, autant il ne faut pas prendre à nouveau le risque de l’inconstitutionnalité en rentrant deux fois dans le mur », a déclaré Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS.
François Hollande joue donc son honneur politique sur cette question de la contribution exceptionnelle des hauts revenus et doit rester droit dans ses bottes pour parvenir à tenir son engagement non pas de 75 %, mais d’un taux suffisamment symbolique pour pouvoir prouver plus tard son aptitude à tenir ses promesses pour résorber la crise.
Pour savoir combien coûterait à la France la censure des Sages, consultez notre article ici.
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