Syrie : l’ « ingérence » étrangère dénoncée par Marine Le Pen

Les propos tenus par Marine Le Pen sur le conflit syrien a de quoi ravir Bachar El-Assad. Lundi 7 janvier, la présidente du Front National a dénoncé « l’ingérence » étrangère occidentale, qatari et saoudienne, sur la chaîne de télévision qui soutient Assad, Sama TV.

« Nous avions prévu que ces révolutions qui étaient au départ des révolutions sociales allaient être récupérées par les fondamentalistes islamiques et qu’au printemps arabe succéderait l’hiver islamique. (…) je crois que ce risque s’est aussi réalisé à cause de l’aveuglement des pays occidentaux », a déclaré Marine Le Pen à un journaliste indépendant dans son bureau à Nanterre.

La leader frontiste dénonce « l’ingérence » et réaffirme le positionnement souverainiste du FN qui s’inscrit en faux contre l’intervention de la France dans les pays en conflit et plus particulièrement en Syrie. « Nous nous battons en France pour la souveraineté du peuple français, mais nous défendons également la liberté, la souveraineté et l’identité de tous les peuples du monde, dont nous pensons qu’ils doivent garder la maîtrise de leur destin », a-t-elle soutenu devant le journaliste.

L’interview censée être diffusée sur les chaînes libanaises a été refusée par ces dernières avant d’être reprise par Sama TV, selon les propos du FN à l’AFP. Si les chaînes libanaises ont effectivement renoncé à donner la parole à Marine Le Pen, c’est sûrement dû aux propos si tranchés de la présidente du mouvement qui nie le bien-fondé d’une aide militaire aux rebelles. « J’ai pensé, dès le départ que c’était par la diplomatie que l’on pouvait tenter de trouver la voie du dialogue, mais cela n’a pas été le cas. Les puissances occidentales ont fait la même chose en Libye, mais de manière secrète. La réalité, c’est que nous avons contribué à conseiller les rebelles syriens qui eux-mêmes ont été pris en main par les islamistes, que nous nous sommes servis de nos alliés qatari et saoudiens pour les armer et qu’aujourd’hui on est face à une guerre civile dont évidemment les populations sont les premières victimes », explique-t-elle.

La diplomatie seule peut-elle réellement mettre fin à une guerre civile et permettre au peuple syrien d’obtenir les droits auxquels il aspire ? La question est complexe, mais en attendant la réponse, les répressions violentes font de nombreux morts chaque jour à cause des balles tirées par l’armée de Bachar El-Assad.

Marine Le Pen est la première personnalité politique occidentale qui ait accordé une interview à une chaîne syrienne.


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