Booba, Rohff, La Fouine, Cortex : leurs fiches de police diffusées sur Internet !

Un canular téléphonique du site Viol Vocal est à l’origine de la divulgation de données très personnelles de plusieurs rappeurs français. Se faisant passer pour des policiers, les membres du site ont réussi à obtenir la liste des affaires judiciaires impliquant de célèbres rappeurs.

Une enquête a été ouverte suite à la publication de données privées inscrites dans le fichier de police STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) par les responsables du site Viol Vocal qui ont prétendu être des agents de police afin d’obtenir les informations sensibles sur Rhoff, Booba, La Fouine, et d’autres rappeurs.

« Bonjour collègue, on vient de procéder à une interpellation sur l’A86, on voudrait que tu nous sortes deux STIC (…) on ne sait pas si tu es capable de le faire », ont demandé les auteurs du canular qui ont appelé via Skype des commissariats en région parisienne. Visiblement très convaincants, ils ont réussi leur coup et ont publié l’enregistrement sur Youtube.

Pour réaliser leur farce, il a fallu simplement fournir les vrais noms et la date de naissance des rappeurs. Lorsque la mauvaise qualité de l’appel et les rires étouffés en bruit de fond suscitaient le doute chez le policier et que celui-ci demandait le nom et la date de naissance du farceur, ce dernier le menaçait de dénoncer à la hiérarchie son absence de coopération.

Quatre parquets ont ouvert une enquête pour usurpation de la fonction de policier, collecte frauduleuse de données sensibles et divulgation de données à caractère personnel.  A cela s’ajoute une enquête de l’IGS, la police des polices, pour déterminer si les agents ayant répondu au canular doivent être suspendus.

Même si les fiches du STIC se distinguent du casier judiciaire, les informations qui y sont collectées sont très sensibles et privées. Selon les informations de la CNIL, 30 millions de personnes apparaissent dans ce grand fichier, dont 6,5 millions mises en cause dans des affaires sans être pour autant condamnées.

Le STIC peut être consulté par des employeurs avant une embauche, mais la CNIL a déjà relevé des cas similaires où des individus ont menti sur leur identité afin de soutirer des informations contenus dans le fichier. La CNIL propose la solution qui consiste à tenir un fichier répertoriant les noms des policiers qui travaillent dans un commissariat différent de celui contacté lorsqu’ils demandent des informations émanant du STIC.

Le site Viol Vocal mis en cause, est connu pour ses canulars injurieux avec, dans certains cas, des relents de haine raciale. En juillet dernier, l’école juive Ozar Hatorah, où Mohamed Merah avait assassiné quatre personnes, a reçu 1 300 appels très violents de l’un des membres de Viol Vocal. Ce nouveau coup touchant aux informations privées des rappeurs risquent de coûter cher aux auteurs de cette supercherie en raison du nombre de chefs d’accusation relevés.


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