Otages au Sahel : Paris répond aux menaces d’Aqmi.

La France continue de réclamer « la libération sains et saufs » des quatre Français retenus en otages au Sahel depuis plus de deux ans. Telle est la réponse apportée ce mercredi 26 décembre par le Quai d’Orsay aux accusations d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Selon l’organisation terroriste, la diplomatie française bloquerait les négociations. Pourquoi ? Que demandent les soldats d’Aqmi en contrepartie de la libération des otages français ?

La branche maghrébine d’Al-Qaïda ne le précise pas dans sa vidéo publiée mardi 25 décembre sur le site de l’agence de presse en ligne mauritanienne, Sahara Media : « L’arrêt des négociations [qui font suite à l’enlèvement de quatre Français le 16 septembre 2010 dans le nord du Niger] et leur blocage total relèvent de la responsabilité de la France. Quant à nous, nous sommes pour les négociations et nous l’avons dit aux Français voilà un an déjà », affirme dans l’enregistrement de quatre minutes, Abou Zeid, l’un des leaders d’Aqmi. Avant de poursuivre : « La France n’a pas daigné répondre jusqu’à présent à notre offre de dialogue ». Si le terroriste n’aborde jamais les détails de « l’offre » en question, il précise néanmoins que « les otages sont jusqu’à présent vivants ». Mais pour combien de temps ? A peine quelques jours si la France tente de les libérer manu militari.

Heureusement, le Quai d’Orsay semble préférer les mots aux armes. « Les autorités françaises continuent d’exiger la libération sains et saufs de nos compatriotes retenus en otages au Sahel et sont pleinement mobilisées pour parvenir à ce résultat », a déclaré plus tôt dans la journée, le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Vincent Floreani. « Aucune piste n’est négligée », a-t-il ajouté, en laissant volontairement planer un voile opaque sur les actions de Paris en direction d’Aqmi. C’est avec le même mystère que, le 17 décembre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annonçait que les tentatives de libération des Français retenus au Sahel restaient « pour l’instant » vaines.

A défaut d’être explicite ou rassurant, M. Floreani s’est montré prudent en mettant « en garde les ressortissants français [évalués à 30 000] qui se trouvent au Sahel » contre les risques qu’ils encourent. En restant sourds aux avertissements du gouvernement, ils pourraient connaitre le même sort que ces quatre anciens employés d’Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés en septembre 2010 dans le nord du Niger. Et ce ne sont pas les seuls. Deux autres Français sont retenus par Aqmi dans le Nord du Mali depuis novembre 2011. Une autre personne, kidnappée le 20 novembre 2012, dans l’Ouest du Mali par le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), porte le nombre des otages français retenus au Sahel à sept…

…Sept noms – Pierre Legrand, Marc Féret, Thierry Dole, Daniel Larribe, Serge Lazarevic, Philippe Verdon, Gilberto Rodriguez Leal – auxquels il faut ajouter ceux de François Collomp, un ingénieur enlevé en décembre 2012 au Nigéria, et Denis Allex, un agent de la DGSE kidnappé en juillet 2009 en Somalie.

Légende : image d’un otage français au Sahel extraite d’une vidéo diffusée par Sahara Media le 10 août 2012/AFP.


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