UMP : Fillon serait-il mauvais perdant ?

La crise qui secoue l’UMP est loin d’être terminée. Le nouvel épisode de ce feuilleton politique raconte que François Fillon, perdant de l’élection pour la présidence du parti, menace de faire un recours en justice et accepte la demande de rencontre de Jean-François Copé seulement si Alain Juppé est présent.

Après que la commission électorale du parti a déclaré lundi la victoire de Jean-François Copé avec 98 voix d’avance, les soutiens de François Fillon contestent les résultats en annonçant mercredi, que les voix de trois fédérations d’Outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Mayotte et Wallis-et-Futuna) n’ont pas été comptabilisées. Ces dernières assureraient la victoire de François Fillon avec 26 voix d’avance.

Lors d’une interview donnée à TF1 mercredi soir, François Fillon a affirmé renoncer à la présidence et a sollicité Alain Juppé  pour que celui-ci assure la transition par intérim afin de sortir de ce bourbier électoral. Il a menacé de recourir à la justice si sa demande n’était pas satisfaite.

Il semble que Jean-François Copé soit bien parti  pour voir sa victoire contestée devant la Commission nationale des recours, puisque sur France 2, il a refusé quelques instants, après de mettre le parti entre les mains d’Alain Juppé et a dénoncé un « coup politique ».

Le président de la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe), Patrice Gélard, soutient qu’il n’est pas certain que les voix oubliées donnent la victoire à Fillon puisqu’elles n’ont pas été comptées. Pour les fraudes à Nice, elles s’expliquent par un nombre plus important de bulletins exprimés (128 en tout) que de signatures sur la feuille d’émargement. Le clan Fillon se défend en précisant que certains militants n’ont pas pu signer, puisque les feuilles d’émargement sont arrivées plus tard. Patrice Gélard ne manque pas de rappeler que les deux candidats se sont mis d’accord pour « ne pas examiner les irrégularités » dans les Alpes-Maritimes et que « tout le monde a décidé d’arrêter » de compter les votes dans les départements. Pourtant, la pilule passe mal pour Fillon qui réaffirme sa détermination aujourd’hui sur son compte Twitter : « Je suis déterminé : comment peut-on accepter que le fonctionnement de l’UMP soit entaché d’une irrégularité aussi grave ? »

Au micro d’Europe 1 ce matin, Jean-François Copé a taxé son rival de « mauvais perdant » et a annoncé à 12h15 qu’il saisirait lui-même la Commission nationale des recours qui décidera s’il faut comptabiliser toutes les voix.

À défaut de l’union requise pour faire une bonne opposition contre le PS, l’UMP semble dépassée et paralysée par les événements. Les militants craignent une scission au sein du parti.


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