Jean-François Copé : il rabaisse Fillon en lui proposant la vice présidence de l’UMP

Le nouveau président de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) veut rassembler les ennemis d’hier. Fillon acceptera-t-il le calumet de la paix que lui tend Copé ? Tirera-t-il sur la pipe de la réconciliation au risque de se faire endormir ?

Au lendemain de son élection au sommet de l’UMP, Jean-François Copé se veut fédérateur. Ce mardi, dans une optique de rassemblement, il a proposé à son ancien rival de devenir vice-président du parti, statut bricolé spécialement pour l’occasion. Hélas, François Fillon a refusé la proposition, qualifiée de « grotesque » par son directeur de campagne, Éric Ciotti.

Alors que M. Fillon pense qu’une « telle cohabitation n’est pas dans l’intérêt du parti » car leurs lignes sont « totalement divergentes idéologiquement », M. Copé, lui, veut rassembler coûte que coûte ! Un ralliement logique quoique paradoxal…

Logique. En dépassant François Fillon d’une courte tête (98 voix séparent les deux impétrants), le candidat de la droite décomplexée a remporté une victoire à l’arrachée. A l’issue d’une campagne belliqueuse marquée par les petites phrases assassines et d’un dénouement calamiteux dans lequel la Commission de Contrôle de l’UMP s’est illustrée par son amateurisme, M. Copé devient le successeur de Nicolas Sarkozy.

Pendant qu’il prend les commandes du bateau-amiral de la droite, les accusations de fraude continuent de pleuvoir et les rancœurs d’enfler. L’UMP est plus que jamais divisée. Fillon dénonce ainsi « une fracture politique et morale » au sein du parti. Pour prévenir une scission, Jean-François Copé doit donc rassembler les militants et les sympathisants de l’UMP… Oui, mais comment ?

En laissant un message sur le répondeur de l’ex-Premier ministre pour lui proposer « la vice présidence du parti », comme l’ont indiqué à l’AFP des proches de Jean-François Copé.

Paradoxal. La proposition (indécente) de M. Copé en direction de M. Fillon semble mal-venue. Comment un candidat qui a mené une campagne clivante, qui a creusé un fossé entre les militants de l’UMP (dont les convictions, plus extrêmes, seraient courageuses) et les sympathisants de droite (plus mous) peut-il du jour au lendemain devenir un rassembleur ?

Copé tend la main. Il allonge le bras. Il se contorsionne dans tous les sens pour toucher François Fillon et ses 87 290 électeurs. Au risque de déchirer son costume ou ses muscles.

 


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