Les larmes du Togo

C’est officiel, l’équipe de football du Togo a renoncé à sa participation à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) après l’attentat terroriste meurtrier dont ses joueurs ont été victimes il y a plus de deux jours.

Ce devait être un grand rendez-vous. Une coupe opposant les seize meilleures équipes du­ continent africain avant la finale prévue à Luanda, en Angola, le 31 janvier prochain. Mais l’attentat perpétré vendredi après-midi contre l’équipe togolaise a jeté un voile noir sur ce grand moment de sport. Ce jour-là, les deux bus transportant la délégation du Togo sont mitraillés à plusieurs reprises, faisant plusieurs blessés et tuant deux d’entre eux (le chargé de communication du Togo Stanislas Ocloo et l’entraîneur-adjoint Abalo Amelete). Ce mitraillage a été revendiqué depuis par un groupe indépendantiste armé qui se bat pour l’indépendance du Cabinda, une enclave angolaise au Congo. L’organisation de certains matchs dans cette région sujette à de fréquentes violences a révélé les défaillances du dispositif de sécurité mais aussi la responsabilité des autorités angolaises et de la Confédération africaine de football qui ont mésestimés les risques encourus.

De retour au Togo et en deuil, l’équipe avait annoncé son retrait de la CAN. Mais les joueurs ont émis, dans la nuit de samedi à dimanche, la volonté de participer au tournoi en mémoire des disparus. «Nous avons compris la démarche des joueurs qui voulaient exprimer une manière de venger leurs collègues décédés mais ce serait irresponsable de la part des autorités togolaises de les laisser continuer», a réagi le Premier ministre togolais Gilbert Fossoun Houngbo, qui a confirmé qu’il rappelait ses concitoyens. Emmanuel Adebayor, seul joueur togolais à s’être exprimé, a redit sa profonde tristesse et ses regrets : « C’est dur pour l’Afrique et pour nous tous. Ce sont les choses de la vie. Il faut faire avec ». Le calendrier a finalement été réorganisé, et le Togo n’en fait plus parti.




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