Nord Mali : vers une intervention internationale

Alors que Laurent Fabius recevait jeudi 20 septembre le premier ministre malien, Modibo Diarra, une intervention internationale dans le nord du pays, sous contrôle islamiste depuis plusieurs mois, semble de plus en plus inéluctable.

Le nord du Mali est depuis plusieurs mois sous le contrôle de groupes armés islamistes, qui essaient autant qu’ils peuvent de faire appliquer la charia dans une région où, en dépit de son profond enracinement, l’islam a une tradition de tolérance et de conciliation, provoquant l’exode de centaines de milliers de personnes. Devant l’incapacité du gouvernement légitime à recouvrer sa souveraineté sur ces territoires, l’hypothèse d’une intervention militaire internationale est de plus en plus vraisemblable.

Le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra, en visite jeudi à Paris, en a profité pour inviter la communauté internationale à agir au plus vite. « Le temps est du côté des terroristes. Plus nous prenons du temps, plus ils ont l’opportunité de faire des dégâts, de s’enraciner, de peaufiner leur stratégie« , a-t-il déclaré.

Le président malien a néanmoins affirmé que « Le Mali ne souhaite pas le déploiement de forces militaires combattantes étrangères sur son territoire mais sollicite l’aide de l’Afrique de l’Ouest, notamment au plan logistique, pour récupérer le Nord aux mains d’islamistes. »

Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a assuré le même jours que la France apporterait « un soutien logistique » à une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali. Il a affirmé que la situation dans cette zone du Sahel n’était « pas acceptable » et que « nous ne pouvons pas laisser faire ça ». « Nous ne laisserons pas faire l’évolution […] qui aboutit à la constitution d’une espèce de sanctuaire terroriste par des bandes organisées se réclamant d’Al-Qaida au Mali, a-t-il déclaré. C’est notre sécurité qui est en jeu à moyen terme. »

Il a cependant réfuté la possibilité d’une intervention directe de la part de la France : « La France a dit qu’elle apportera son concours et son soutien et j’espère que d’autres pays européens agiront de même mais en soutien logistique, pas en intervention directe ».

Une conférence internationale sur le Sahel, présidée par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, est prévue le 26 septembre à New York. Son objectif est de « définir une solution globale à la crise qui frappe le Mali et plus largement l’ensemble du Sahel, sur le plan de la sécurité, de l’aide humanitaire comme du développement », a affirmé le Quai d’Orsay.


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