Traité budgétaire européen : la gauche de la gauche vent debout

Le gouvernement français se penche mercredi sur la ratification du traité budgétaire européen. Le texte est dénoncé par une partie de la gauche qui y voit l’institutionnalisation des politiques d’austérités.

Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) a du mal à passer, dans les rangs de la gauche. Le texte prévoit notamment que les signataires s’engagent à maintenir leur déficit structurel à un maximum de 0,5 % du produit intérieur brut sous peine de sanctions. Une disposition sous forme de véritable couleuvre pour la gauche du PS et le Front de Gauche, qui y voient la perpétuation pure et simple de la politique Merkel/Sarkozy tant décriée, et doivent déjà avaler les mesures de rigueur misent en place par le gouvernement.

Le parti de Jean-Luc Mélenchon appelle d’ailleurs, avec divers autres organisations, à une grande manifestation le 30 septembre à Paris qui sera « un signal de départ d’une campagne nationale contre l’austérité« , et réclame l’organisation d’un référendum. Les opposants aux traités aimeraient bien rejouer la bataille de 2005, mais ils savent qu’il ne leur reste plus beaucoup de temps pour mobiliser : le texte passera devant l’Assemblée Nationale le 2 octobre.

Le député PS Razzy Hamadi, considérant que le texte fait « peser une menace sur la démocratie« , a dors et déjà annoncé qu’il ne le voterai pas. « La règle de limitation des déficits à 0,5%, écrivait-il en août dans un communiqué,  nous expose au risque de voir un budget voté de manière démocratique censuré par le Conseil constitutionnel ou la Cour de Justice de l’UE« .

Devant l’opposition d’une partie des élus de la majorité, le gouvernement devra sans doute compter sur les voix de la droite pour faire ratifier le traité au Sénat, où la gauche n’a qu’une très faible majorité. En attendant, éludant les questions de fond, il fait valoir qu’un non affaiblirait la position de François Hollande en Europe. Pour Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée, « ce n’est pas un débat pour ou contre un traité mais c’est un débat de soutien ou non au président de la République ».

 


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