Traité de Maastricht : pourquoi les français ne le revoteraient pas s’ils avaient à le faire aujourd’hui…

Le 20 septembre 1992, les Français étaient appelés aux urnes pour décider de l’avenir de leur pays au sein de l’Europe. Le Traité de Maastricht, adopté d’une courte tête il y a vingt ans (avec 51 % de voix favorables), ne serait pas ratifié en 2012, selon un sondage Ifop paru dans Le Figaro.

Les Français sont méfiants, et dans une toute autre disposition d’esprit qu’en 1992. Un millier de sondés de plus de 18 ans a exprimé son mécontentement vis-à-vis de l’Europe dans une étude publiée dans la presse.

L’instauration de l’Euro, dont le traité de Maastricht avait été un fondement, est considéré comme un handicap. Pour 89% de nos concitoyens, la monnaie unique est responsable d’une flambée des prix problématique, et 61% d’entre eux estiment qu’elle agit négativement sur la compétitivité de l’économie tricolore. 

Pour 65% des interrogés, le cas de la Grèce pose un vrai problème : si ses difficultés économiques ne se résolvent pas prochainement, ils seraient en faveur de à sa sortie de l’Union. Dans le dossier « pays adhérents », les Français se disent aussi très majoritairement opposés à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne (84%).

Globalement, pour 67% des citoyens Français, l’Europe va dans la « mauvaise direction » depuis la signature du Traité de Maastricht.

Comment expliquer cette défiance et ce désamour pour cette Europe de Maastricht ? Comment un des pays fondateurs de l’Union, signataire du traité de Rome en 1957, a-t-il pu en arriver là ?

La crise économique qui touche le monde depuis 2008 a évidemment eu un impact fort sur cette vision négative de l’Europe. Le gouffre dans lequel est tombée la Grèce, berceau millénaire de l’Europe, a particulièrement affecté le moral et la confiance que les Français avaient dans cette Union monétaire et géographique. Cette situation financière fragile, qui favorise les instincts de replis nationaux et de défiance générale, participe de ce rejet de l’Europe instaurée par Maastricht.

Une meilleur croissance, une baisse du chômage, et une amélioration générale au niveau des coûts de la vie seront nécessaires pour que la confiance et la fibre européenne renaissent dans les coeurs français.

 

 


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