Copenhague: Changement impossible ?

La mode est au changement. Changement de style de vie, de modèle économique, d’habitudes. Il faut tout revoir et tout refaire en mieux. C’est en tout cas le message qui précédait le sommet de Copenhague, mais personne ne semble vraiment prêt à consentir les efforts nécessaires. Alors, le changement est-il possible?

 

« Il n’y a que les abrutis qui ne changent pas d’avis…. » Le poncif est célèbre mais fait un peu peur si on l’adapte à la population mondiale – dirigeants et citoyens confondus – en ce moment. L’exemple le plus criant étant bien sûr Copenhague. Ca sent l’échec à plein nez puisque les pays riches ne font aucun effort pour s’entendre avec les nations émergentes. Surtout, ils ont beau jeu les dirigeants du monde à venir promettre des engagements qu’ils ne tiendront pas. En effet, prônant chacun, un changement de façon de consommer, de se déplacer, etc… les représentants internationaux n’ont pourtant rien modifié à leurs habitudes. Jamais Copenhague n’avait été envahi par autant de jets privés, de limousines et de toutes sortes de véhicules parmi les plus polluants de la planète. 

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais. » Autre rengaine qui prend tout son sens face à l’hypocrisie générale qui transforme ce sommet en une vaste mascarade de deux semaines. Du coup, le message envoyé au reste de la planète n’a aucun impact et les mentalités risquent malheureusement de ne pas évoluer de si tôt. Il n’y a qu’à regarder chez soi, dans la rue, un peu partout en fait. En théorie, tout le monde est d’accord: il faut préserver la planète et donc consommer un peu moins. 

 

Changer oui…mais pas moi!

En pratique, là-aussi, tout le monde est d’accord: personne ne veut sacrifier ses habitudes de confort quotidien. Baisser le chauffage? Jamais! Arrêter de prendre sa voiture pour aller chercher le pain? Mais, il fait froid et ça prend trop de temps! Ne pas acheter autant d’illuminations pour son sapin que tout Disneyland ? Et la magie de Noël! Ralentir sa consommation de viandes – l’élevage en batterie étant une source de nombreuses émissions de gaz à effet de serre? Ca va pas la tête! On ne va quand même pas me reprocher de me nourrir! Bref, la population française semble très loin d’être prête à changer de mode de vie. A s’adapter ou même à faire un petit effort. Il est d’ailleurs assez révélateur de voir que la période du sommet de Copenhague correspond à celle des plus hauts pics de consommation d’énergie sur l’Hexagone. La population, sûre d’elle et convaincue que son mode de vie – le même depuis maintenant 50 ans- ne peut être remis en question, suit malheureusement l’immobilisme volontaire des gouvernements.

 

Des dirigeants obnubilés par leur réélection 

A qui la faute ? Un peu à tout le monde, forcément. Mais ce sont bien aux représentants internationaux, dans leur ensemble, de montrer le bon exemple. 

Il faudrait des chefs d’Etat qui voient un tout petit peu plus loin que le bout de leurs nez. Oui, opter pour une économie et une industrie plus propres, plus vertes, demandera de gros efforts. Il va falloir légiférer, obliger, contraindre les firmes d’évoluer, de produire différemment. En pleine période de crise économique, ça n’est pas facile. Ca n’est surtout pas ce que les gens – de simples bulletins de votes, dans l’esprit des dirigeants – veulent entendre, en ce moment. 

Mais diriger, est-ce assurer sa réélection ou bien prendre les mesures obligatoires pour l’avenir de son pays? Les puissants, présents à Copenhague, ont, en tout cas, fait leur choix

 


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